D’après une étude de l’Institut de l’élevage, publiée le 16 septembre, un quart des éleveurs français percevra un revenu inférieur à un Smic par mois.
« Le quart des éleveurs dégagera un revenu avant impôt et cotisations sociales inférieur à 10 000 € » pour l’année 2015, annonce un document de l’Institut de l’élevage (Idele). « En juillet 2015, le prix moyen du lait de vache payé au producteur (toutes qualités confondues) a été inférieur de 17 % au prix de juillet 2014 », selon Agreste, avec une collecte freinée par l’arrivée de la sécheresse de l’été et un prix du lait bas. L’organisme constate également une hausse du prix de l’aliment du bétail (+2 % par rapport à 2012). Pas étonnant donc que le revenu des éleveurs en prenne un coup. Au travers de cette étude, l’Idele a modélisé de son côté, à partir de son réseau d’élevage, les résultats économiques de deux modèles de production « spécialisé lait » dont un en plaine.
« Ce revenu estimé est en baisse de 40 %. Les niveaux de résultats courant avant impôt et cotisations sociales sont comparables à ceux observés lors de la crise de 2009 », observe l’Institut de l’élevage. Une baisse du prix du lait de 50 €/1 000 L signifie une perte de produit de 16 000 € par unité de main-d’œuvre (UMO). Et « le déficit fourrager devrait se situer entre 0,5 et 1,5 tonne de matière sèche de fourrage par UGB, selon les secteurs. L’achat d’alimentation, cumulé à la chute du prix du lait explique presque entièrement la baisse de plus de 15 000 € du résultat courant par unité de main-d’œuvre », estime l’Idele. Les éleveurs qui ont investi récemment, notamment avec la bonne conjoncture de 2014, « vont être fragilisés ».