Plus d’herbe fraîche grâce à l’affouragement en vert

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Une enquête réalisée sur le département montre que l’affouragement en vert est pratiqué par des producteurs disposant de peu de terres accessibles. Ils souhaitent aussi rendre leurs surfaces plus productives et apporter un fourrage de qualité à leurs vaches.

L’enquête menée par la Chambre d’agriculture 35 et Eilyps auprès de 19 exploitations laitières d’Ille-et-Vilaine, dont 7 en agriculture biologique, fait ressortir plusieurs motivations pour l’affouragement en vert. « Certes, les producteurs souhaitent compenser une surface accessible limitée, mais ils veulent aussi augmenter la productivité de leurs surfaces ou améliorer les performances de leurs vaches laitières en apportant un fourrage de qualité », détaille Céline Bessou, conseillère en production laitière à la Chambre d’agriculture 35. Certains éleveurs évoquent la possibilité d’avoir plus de souplesse pour gérer le pâturage, de réaliser davantage de rotations ou de réduire le coût alimentaire.

De fait, les exploitations enquêtées affichent des surfaces accessibles inférieures à la moyenne du département (exploitations suivies par Eilyps) : 33 ares accessibles/VL contre 42 en conventionnel et 41 contre 65 en bio. Elles gardent toutefois un coût alimentaire légèrement inférieur à la moyenne (incluant le coût du matériel d’affouragement) : 93 € contre 96 €/1 000 L en moyenne en conventionnel, et 83 € contre 90 €/1 000 L en bio.

« Jusqu’à 1,5 km, c’est bien »

« Cette pratique permet de gagner en autonomie alimentaire, améliore les rendements et la propreté des parcelles, offre aux VL un fourrage de qualité et appétent, ayant une valeur alimentaire supérieure à l’ensilage d’herbe ou au foin… Mais attention aux investissements qui peuvent être importants, à la consommation de fioul et au temps de travail. Aller chercher l’herbe jusqu’à 1,5 km, c’est bien. 3,5 km, c’est déjà beaucoup. »

Davantage de légumineuses

Pour allonger la période d’affouragement, des prairies multi-espèces peuvent être mises en place. Des dérobées permettent la distribution de fourrage vert en hiver. 12 exploitations parmi les enquêtées en implantent (6 mettent du RGI en mélange avec des trèfles et/ou du colza fourrager, 4 du colza fourrager pur, et 2 du RGI pur). Par rapport à une précédente étude, le nombre de producteurs fauchant des prairies de légumineuses pures ou en mélange a augmenté (11 éleveurs). Quatre agriculteurs cultivent du RGA-TB et six des prairies temporaires multi-espèces. « Réduire les apports azotés est un objectif pour beaucoup de personnes enquêtées », précise Céline Bessou.

De 25 à 60 minutes par jour

Selon les exploitations enquêtées, le nombre de jours d’affouragement est très variable : de 30 à 300 jours (172 jours en moyenne), pour des surfaces fauchées allant de 3 à 47 ha (26 ha en moyenne) et des quantités distribuées variant de 140 à 1 450 kg/VL/an (885 kg en moyenne). « Le temps moyen passé quotidiennement est de 39 min, variant de 25 à 60 min. Cette pratique est toutefois perçue comme agréable par les agriculteurs. » Céline Bessou ajoute que l’affouragement en vert ne doit pas remplacer le pâturage, prioritaire sur les surfaces accessibles aux VL. Agnès Cussonneau


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