Porc : retour à la réalité économique

marche-cadran-porc-plerin-cooperl-bigard-jambon-situation-economique - Illustration Porc : retour à la réalité économique

Cooperl et Bigard étaient encore absents lundi dernier au cadran à Plérin (22). Le marché a néanmoins fonctionné normalement.

François Pot, nouveau président de MPB, était soulagé du retour à un fonctionnement normal du marché malgré l’absence des deux acheteurs qu’il encourage vivement à revenir. Un dialogue sur la réforme du marché est souhaité par le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll : « Une discussion est nécessaire entre acteurs de la filière. Il faut qu’il y ait de la part du marché de Plérin une prise en compte des évolutions demandées par la Cooperl et Bigard, dont certaines sont justifiées. Cela nécessite d’être transparent et de considérer que l’on a tous intérêt à discuter cartes sur table à faire évoluer les choses ». Il a toutefois expliqué qu’il pouvait entendre que Bigard connaisse des difficultés financières liées à l’écart de prix entre la France et le marché européen. Lundi, Cooperl avait fixé son prix, Bigard maintenait le sien et le cadran en estimait un autre.

Dans l’immédiat, la réalité économique qui découle de l’offre et de la demande prime. Le prix, lundi dernier (1,32 €/kg) était toutefois toujours supérieur de 12 centimes par rapport à l’Allemagne et de 3 à 4 centimes par rapport à l’Espagne. La reprise du marché au cadran doit permettre d’assurer la fluidité des sorties dans les élevages. La FRSEA dénonce l’attitude de l’UGPVB qui a demandé de ne plus acheter le kilo de porc au prix de 1,40 €. Selon le syndicat, le MPB est toujours en sursis car Cooperl et Bigard sont aux abonnés absents. « L’UGPVB veut-elle sacrifier des éleveurs pour sauver le cadran et les abatteurs ? ». La grande distribution est toujours dans son collimateur : « Elles se disent favorables à la demande des producteurs de mieux valoriser le porc français mais ne l’applique que sur une partie de la carcasse. Leclerc fait croire qu’il accepte les demandes des éleveurs mais, en fait, il dicte sa loi aux groupements en ne s’engageant ni sur les volumes, ni sur les prix ». La Confédération paysanne, quant à elle, considère que les difficultés actuelles sont liées aux divisions des éleveurs bretons et à leur incapacité à définir une stratégie régionale concertée. Pour le syndicat, seule une montée en gamme et une différentiation de la production permettraient de  sortir du cercle infernal de la course aux prix bas. Bernard Laurent


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