Le chemin est parfois long entre le plat servi en restauration collective et les producteurs. Or, dans un contexte de crises, manger localement est un levier à utiliser.
La région Bretagne sait faire des fruits, des légumes, du lait, de la viande, des œufs… Pourtant, l’origine des produits distribués en restauration collective ne reflète pas la vocation nourricière de notre région. « Nos deux mondes sont parallèles. D’un côté, des agriculteurs, avec leur savoir-faire et des produits tracés, et de l’autre, des élus qui respectent les directives des marchés publics. Les critères de choix lors de ces marchés sont le plus souvent le prix et la qualité, mais peu de temps est consacré sur l’origine des produits. Aujourd’hui, nous changeons d’optique : avec des préoccupations concernant les émissions de CO2, nous sommes sensibles à la provenance de la nourriture », introduit Dominique Cap, maire de Plougastel-Daoulas et président de l’association des maires du Finistère.
Règle des marchés publics
Le code des marchés publics interdit aux communes de favoriser un fournisseur particulier, aussi local soit-il. Pour laisser les structures plus petites répondre à ces appels d’offres, les mairies ont trouvé un système simple. « Nous distribuons 1 000 repas par jour sur la commune. Au lieu de se baser sur un marché alimentaire global, nous divisons les lots. 13 lots sont ainsi établis », note le maire de Plougastel-Daoulas. Pour André Sergent, président de la Chambre d’agriculture du Finistère, il n’est pas nécessaire de chercher trop loin. « La Bretagne à la chance de posséder de belles entreprises agroalimentaires, qui ont leur commerce et oublient parfois que leurs produits de qualité sont aussi consommés ici ». Même discours pour Sophie Jézéquel, vice-présidente à la Chambre d’agriculture, pour qui « les gestionnaires de cantines doivent avoir le reflexe de l’approvisionnement local, en redonnant un sens à l’alimentaire. Il faut rendre ces denrées accessibles à toutes les écoles, grandes comme petites, en sachant livrer les bonnes quantités ». La restauration collective représente 49 millions de repas servis par an dans le département, avec un coût moyen de la matière estimée à 1,66 €, soit une faible part du coût total. Une charte d’engagement pour la valorisation des produits locaux dans la restauration collective est en préparation pour sceller ce partenariat. Fanch Paranthoën