L’activité saisonnière des chevreaux permet de valoriser des bâtiments sur une durée variable de 4 à 10 mois, avec des systèmes très divers. Chez Claudine Chantepie, les chevreaux ont ainsi remplacé les veaux de boucherie.
Claudine et Jean-Louis Chantepie, éleveurs à Saint-Pierre-des-Landes (53), ont arrêté l’atelier veau de boucherie depuis deux ans. Ils ont mis à profit ces bâtiments vacants pour augmenter le nombre de chevreaux engraissés, activité qu’ils pratiquent depuis 2006.
L’exploitation en chiffres
- 1 UTH
- 20 génisses de viande/an
- 2 500 chevreaux vendus/an
- 10 ha de culture de vente
Maîtrise technique
« Une année mémorable, se souviennent-ils, avec moins de 2 % de mortalité sur un millier d’animaux ». Aujourd’hui, ce ne sont pas moins de 2 500 chevreaux qui transitent chaque année dans l’élevage, provenant des exploitations caprines bretonnes et mayennaises. Ils occupent Claudine Chantepie à mi-temps, de septembre à juin, avec un vide sanitaire en début d’année permis par la saisonnalité de la production. Cette activité requiert néanmoins de la disponibilité, car « la surveillance s’étale sur toute la journée », précise-t-elle.
Fonctionnement de la louve, bouchage des tuyaux, mise en appétit les chevreaux… Le travail ne manque pas. Cela ressemble beaucoup à l’activité veau de boucherie. Il demande la même rigueur, de l’observation et « beaucoup de patience ». Surtout à l’arrivée des animaux où il faut les mettre à boire si besoin, « jusqu’à 200 en pleine saison, deux fois par semaine »… Un suivi attentif – vu le cycle de production court, l’usage des antibiotiques est réduit – permet à l’atelier de dégager des résultats intéressants, avec un indice de consommation de 1,2 sur les trois dernières années et une marge nette de 6 à 8 €/chevreau. Cette dernière varie essentiellement en fonction du coût de la poudre de lait et du taux de mortalité (10 % en moyenne). Mais aussi, un savant mélange où, selon l’éleveur, « 1/3 du résultat est assuré par la fourniture d’un bon chevreau, 1/3 par l’environnement et le bâtiment et 1/3 par la réactivité et le savoir-faire de l’éleveur ». Ovi-Ouest, l’organisation de producteurs basé a Chateaubourg (35), vend les animaux de 3 kg à l’éleveur et assure le transport des chevreaux. Une fois engraissés, ils sont revendus entre 8 et 11 kg aux Ets Lœul et Piriot, à Thouars (79).
Recherche de nouveaux sites
Ovi-Ouest, organisation de producteurs (OP), à Châteaubourg (35), collecte 9 000 chevreaux sur le Grand Ouest chaque année dont les 3/4 sont acheminés dans des ateliers d’engraissement. Face à une augmentation de la taille des cheptels caprins ces deux dernières années, la structure recherche de nouveaux sites. Pour plus d’information, contacter l’OP au 02 99 00 53 35.
Rigueur et hygiène
Et pour maintenir ces résultats techniques, c’est une éternelle remise en question des pratiques. « On a fait évoluer notre système, avec des caillebotis canard sous les tétines par exemple. Mais de temps en temps, rien ne vaut revenir aux pratiques des premières années, où les résultats étaient concluants… », analyse avec recul Claudine Chantepie. Avec une densité de 3 animaux/m², les chevreaux sont régulièrement triés par lots homogènes et conduits sur paille de colza. Si d’autres les engraissent sur caillebotis, l’agricultrice a retenu ce système qui absorbe mieux l’humidité. De plus, une pente assure l’écoulement des jus. Les chevreaux sont ainsi au sec pendant toute la phase d’engraissement. Les bâtiments amortis disposent d’un système de chauffage (20°C au démarrage). Ils sont isolés et ventilés. Carole David