La compétitivité des exploitations agricoles françaises et de l’agroalimentaire était au cœur des débats organisés au Sénat sur « la situation de l’agriculture ». Les élus de l’opposition ont demandé au Gouvernement d’accentuer ses efforts en la matière.
À l’occasion du débat organisé au Sénat sur « la situation et l’avenir de l’agriculture », le ministre de l’Agriculture et les sénateurs de l’opposition de droite se sont disputé la palme de la défense de la « compétitivité », dans leurs politiques respectives à destination de l’agriculture. Pour le ministre socialiste, « la perte de parts de marché de l’agriculture et l’agroalimentaire français a commencé en 2003 », et « les dernières mesures d’allégement de charges datent de 2006, avec les exonérations de charges Fillon ». Selon lui, les mesures d’allégements de charges de son gouvernement – le CICE qui s’élèverait « à 4 milliards d’euros pour l’agriculture et l’agroalimentaire » – représenteraient « le double de ce qui existait quand on est arrivés ». L’écart de performances économiques du secteur abattage-découpe, entre la France et ses concurrents espagnols et allemands, a aussi été évoqué. Selon lui, l’écart, dû à la directive travailleurs détachés et à l’absence de Smic en Allemagne, est en cours de rattrapage. « Il faudra un peu de temps pour le rattraper », estime-t-il.
« Les regroupements, ce ne sont pas forcément des grands bâtiments »
Dans sa critique du gouvernement, le sénateur UDI Daniel Dubois estime que la loi d’Avenir de l’agriculture est « passée un peu à côté de la compétitivité, plus préoccupée par l’agro-écologie ». Il soutient que le moratoire sur les normes environnementales annoncé par le Premier ministre Manuel Valls est insuffisant, et demande de « mettre à plat la réglementation ». Pour Jean Bizet, sénateur LR de la Manche, « les deux voies du succès sont de gagner en compétitivité et en valeur ajoutée ». « Il faut accepter des concentrations », estime-t-il. Selon lui, avec la fin des quotas laitiers, « il faut admettre qu’il n’y aura pas de l’élevage laitier partout comme c’est le cas aujourd’hui ». Stéphane Le Foll a répondu : « Nous ne refusons pas les regroupements. Et ces derniers ne sont pas forcément des grands bâtiments, il peut s’agir de dynamiques collectives. » Et de prendre l’exemple des Groupements d’intérêt économique et environnemental (GIEE), dont l’ensemble des exploitations s’étend sur 5 000 hectares.