Aurélien et Nathalie Égault ont réalisé un plan d’investissement de 550 000 € étalé sur 5 ans. Depuis 2012, ils effectuent des travaux lors des vides sanitaires.
« Avant notre installation, au moment de réaliser notre PDE (plan de développement de l’exploitation) nous avons chiffré précisément tous les travaux à réaliser sur les 4 poulaillers afin de les rendre performants », témoignent Aurélien et Nathalie Égault. Le couple s’est installé en 2012 en reprenant les 4 400 m2 de bâtiments des parents de Nathalie à La Fresnais (35). Au total, les éleveurs ont budgétisé 550 000 € à investir, étalés sur un programme de 5 ans. « Nous avons fait un planning précis des travaux à effectuer lors des vides sanitaires », explique Aurélien Égault.
Des travaux pendant les vides sanitaires
Les éleveurs ont décidé de poursuivre la production de poulet lourd sexé qui était en place depuis 1996 avec Sanders Bretagne. « Après avoir fait deux bandes de poulets, nous avons démarré les travaux en se focalisant sur le poulailler le plus ancien datant de 1980. C’est celui qui en avait le plus besoin. » Dans un premier temps, le plafond a été isolé, le pignon refait et l’éclairage changé. Ils ont choisi un éclairage basse consommation (Agrilight) sur une rangée et sur treuil dans le but de réaliser des économies d’énergie. « Nous avons ensuite fait un lot de poulets dans ce bâtiment avant de modifier la ventilation pour passer de l’extraction pignon au type Colorado en installant des trappes Kan’Air. Le boîtier de régulation a été changé pour installer un Avitouch. Nous avons aussi créé 2 stations de compostages (une par site). »
Gagner en confort de travail
Les éleveurs ont investi autour de 110 000 € dans cette première vague de travaux. Avec des vides sanitaires n’excédant pas les 2 semaines, la deuxième année le couple a équipé tous les bâtiments avec un nouveau boîtier de régulation et des pesons automatiques pour le pesage des volailles pour un investissement avoisinant les 25 000 €. « Nous gagnons en confort de travail car la liaison internet avec l’Avitouch permet de modifier les paramètres d’élevage à distance et à n’importe quel moment. Si l’alarme se déclenche, on sait tout de suite d’où vient le problème. Les pesons automatiques permettent de suivre précisément les courbes de poids des animaux pour réagir rapidement si on observe un écart », indiquent les éleveurs.
Élevage test pour des mangeoires
« Aurélien et Nathalie Égault testent depuis janvier 2015, dans le plus grand secret, la nouvelle mangeoire de chez Roxell nommée Coméo avant sa commercialisation lancée en septembre lors du Space cette année. Ce sont les seuls éleveurs en France a l’avoir fait », livre Yves Bondiguel, gérant de Sodimel. Les éleveurs ont apprécié l’expérience qui leur a permis de communiquer et de faire remonter leurs constatations au jour le jour aux ingénieurs de chez Roxell. « Il en ressort une assiette de faible hauteur (60 mm) et avec une structure ouverte, une première pour le fabricant, le tout garantissant un bon démarrage. La forme empêche les poulets de dormir dans l’assiette et de souiller l’aliment. Les poussins ne grattent donc pas l’aliment et par conséquent il n’y a pas de gaspillage. Elle bénéficie d’un système de nettoyage breveté, tous les composants sont libres pour le nettoyage, depuis l’intérieur du cône jusqu’à l’assiette. L’ouverture dans la chaîne d’alimentation se ferme automatiquement afin d’éviter que l’eau y pénètre », décrit Yves Bondiguel.
285 000 € investi en 2015
Nathalie et Aurélien Égault ont investi 285 000 € sur l’année 2015. « Nous avons mis l’éclairage basse consommation partout, installé de nouvelles pipettes, mis en place des chaînes d’alimentation en phase finale de test et le tout monté sur treuils électriques. Nous avons créé des ouvertures et installés des fenêtres avec volets occultants sur un des côtés de chaque bâtiment. Les sols seront isolés et bétonnés en fin d’année. »
Limiter les taux de pododermatites
Bétonner 4 400 m2 de poulaillers fait grimper la facture des travaux mais les aviculteurs ont calculé un retour sur investissement autour de 7 ans. « Nous achetons toute notre litière, le béton va permettre de mettre 4 fois moins de copeaux. Nous allons aussi pouvoir optimiser le réglage des pipettes et des assiettes poulet pour gagner en performances. Enfin, le gain sur les taux de pododermatites va améliorer le résultat des lots. » Yves Bondiguel, gérant de Sodimel précise : « Lorsqu’il n’y a pas de béton, on voit moins facilement les problèmes de fuites d’eau. Avec des sols bétonnés, la sanction est immédiate avec la prise en compte des taux de pododermatites dans le calcul du résultat. Les éleveurs se penchent donc plus sur les pipettes et la chasse aux fuites pour conserver une litière saine. Il y a une relation directe entre qualité de la litière et pododermatites. » Enfin, concernant les investissements, 130 000 € seront investis entre 2016 et 2017 pour équiper les 4 bâtiments en échangeurs d’air et divers matériels d’élevage. « L’installation d’échangeurs est la dernière phase de notre plan d’investissement de 5 ans. Après nous réfléchirons sûrement à faire 1 ou 2 poulaillers neufs », envisagent les éleveurs. Nicolas Goualan