Le groupement des Fermiers d’Argoat a dressé le bilan de l’année écoulée avec une activité volaille qui se porte bien, le porc et le lapin qui subissent la crise et les œufs qui continuent leur progression.
C’est avec beaucoup d’émotion que Josiane Guyader a présidé sa dernière assemblée générale du groupement des Fermiers d’Argoat vendredi 13 novembre à Saint-Caradec (22). « Après 14 années passées à la présidence, je suis convaincue que le groupement a encore de longues décennies devant lui. Les filières sont structurées et nous avons fait les bons choix avec des partenaires solides. »
L’activité œufs poursuit son développement
L’activité œufs des Fermiers d’Argoat découle de 2 centres de conditionnement avec 2 organisations de production comme apporteurs d’œufs : la Cecabroons avec les Fermiers de Bretagne et Le Gouessant avec Armor conditionnement. Au total, 46 éleveurs assurent l’approvisionnement des 2 centres de conditionnement avec une capacité globale de production de 265 000 pondeuses. En 2014, le groupement a produit 50 925 000 œufs avec une progression de 15 % par rapport à 2013.
Les poulets jaunes se développent
« Depuis une dizaine d’années la part des poulets jaunes, qui atteint aujourd’hui la moitié des ventes de poulets Label Rouge, progresse face à celle des poulets blancs. C’est une réponse à une attente forte des consommateurs pour ce produit qui se démarque bien du poulet blanc standard », explique Stéphane Neauleau, responsable qualité aux Fermiers d’Argoat. Au niveau du groupement les mises en place progressent de 11,47 % en 2014 par rapport à 2013. « Les poulets fermiers noirs sont en recul de 7,68 %, les poulets fermiers blancs progressent de 54,2 %, les poulets fermiers jaunes suivent cette tendance avec + 10,47 % et les pintades et volailles festives progressent de 14,25 %. Pour 2014, c’est 25 % des volailles labellisées qui sont orientées vers le marché de la découpe », commente Joël Durand, président de la section volaille de chair.
La section lapin intègre un groupement de producteurs
La filière lapin dite conventionnelle subit depuis 1 an une crise importante liée à l’arrêt du marché des peaux, associé sur l’année 2015 à une dégradation de la consommation de la viande de lapin. « Dans ce contexte, le lapin Label Rouge “Paille d’Orée” garde des perspectives intéressantes », indique Mickaël Grall, président de la section lapin. Face à la difficulté de concrétiser le développement d’élevages en production Label Rouge, la section lapin des Fermiers d’Argoat a validé l’intégration du groupement de producteurs de Terrena.
Concurrence des démarches différenciantes
En 2014, la production des porcs fermiers Label Rouge a été assurée par 26 élevages, dont 11 naisseurs-engraisseurs, 2 naisseurs et 13 engraisseurs. Le nombre de porcs abattus est en recul de 8 % par rapport à 2013. « Nous avions prévu une stabilisation autour du seuil de 36 000 porcs/semaine. Mais la conjoncture très difficile de l’automne et l’hiver a accéléré le retrait programmé de 2 éleveurs. L’année 2015 devrait voir remonter légèrement la production grâce à l’arrivée d’un nouvel engraisseur et la restructuration de 3 ateliers existants », déclare Daniel Lamoureux, président de la section porcs.
Le groupement voit arriver de nombreuses sollicitations d’éleveurs pour intégrer la filière. « Ce sont des ateliers naisseurs-engraisseurs d’environ 100 truies. Les perturbations de la production porcine conventionnelle incitent les éleveurs à rechercher des alternatives valorisantes. » Le groupement observe une baisse des ventes, pour la deuxième année consécutive chez un client historique de la grande distribution en Bretagne pour la viande fraîche de porc. « Cette baisse s’explique par la multiplication de démarches différenciantes de toute nature, du type : oméga 3, viandes de proximité, sans antibiotiques, sans OGM…, au rayon boucherie des GMS avec un positionnement tarifaire beaucoup plus attractif. » Nicolas Goualan
