Les courges séduisent de plus en plus les consommateurs. Dans d’autres pays européens, elles trouvent même une place de choix dans les grandes surfaces pour, petit à petit, devenir un aliment de base.
La grande famille des cucurbitacées est présente à tous les niveaux de notre alimentation. « Les melons pour les fruits, les concombres pour les crudités, la courgette pour les légumes et la courge pour les aliments de bases », énumère Hans Verwegen, analyste marketing chez Enza Zaden, groupe semencier spécialisé dans les graines de légumes et de plantes aromatiques. Dans la catégorie aliment de base, la courge a une carte à jouer sur le marché français, notamment dans le Nord de l’Europe. « Les bassins de production de la courgette ont situés dans le sud, ceux de la courge dans le nord du continent.
Réservée dans un premier temps aux marchés de niche comme le bio, elle tend à se développer ». Un développement constant qui amène même l’Europe à importer des produits d’Afrique du Sud ou d’Argentine.
Forte demande des Allemands
Pour le spécialiste, le marché allemand annonce la couleur de l’évolution du marché français. « Poussé par les promotions de discounters, le consommateur allemand fête réellement l’arrivée des légumes sur les étals, comme l’asperge blanche en avril ou les potimarrons en octobre et novembre. J’ai le sentiment que ce pays précède le développement du marché français. Aux Pays-Bas, la consommation de potimarrons biologiques se fait toute l’année et demande des importations du monde entier. Des associations de légumes sont proposées aux consommateurs pour doper les ventes. Au Royaume-Uni, l’offre se tourne plutôt vers les « butternut », plus simple à vider avec des cavités grainières moins importantes et une possibilité d’apporter de la valeur ajoutée au produit, notamment en 4e gamme », pense l’analyste néerlandais.
Du nouveau du côté des hybrides
La recherche avance pour satisfaire les demandes des producteurs. Rendement, couleur, tolérance aux maladies ou taille de la cavité grainière, tout y passe. « Il faut 10 ans pour développer une nouvelle variété. Une accélération est possible en utilisant la technique du marquage moléculaire. En sélectionnant les lignées élites et en les croisant, nous obtenons des hybrides plus performants. Trois nouveautés seront présentées en 2016, pour étoffer la gamme de potimarron, représenté par la variété Orange Summer. Ces derniers-nés proposeront des facultés de conservation étendues, ou encore une variété de mini potimarron inférieur à 800 grammes pour un marché de niche », présentent Élise Félix, sélectionneur pour Enza Zaden sur la station de Chateaurenard (13). Les axes de sélection s’orientent vers des résistances aux virus : « Beaucoup de producteurs du sud de la France sont touchés par les virus WMV ou ZYMV. Les fruits, marbrés, détournent alors le consommateur de ce marché », ajoute Sébastien Namias, sélectionneur pour la société de semences. Fanch Paranthoën