Devenir agricultrice ou salariée agricole par choix. Des femmes épanouies dans leur quotidien professionnel témoignent et incitent d’autres à leur embrayer le pas.
Marie Rannou est agricultrice à Lopérec. Installée il y a quatre ans avec son père, Jean-Luc, et son frère, Sylvain, cette trentenaire exerce le métier qu’elle a choisi. « J’ai fait un BTS option technologies végétales », raconte-t-elle avant d’énumérer les étapes de son parcours qui la conduira à prendre des parts dans le Gaec familial. « À la fin de mes études, j’ai travaillé 4 ans à Finistère Remplacement. Puis, j’ai eu l’opportunité de reprendre du foncier pour m’installer ». Un aboutissement pour celle qui voulait un métier où « on est active physiquement et en plein air ».
Organiser librement son temps
Sitôt installée, Marie Rannou commence par mettre en place des tours de garde pour le week-end. Les hommes de l’exploitation l’ont laissée faire. Ils apprécient désormais de lâcher prise à tour de rôle puisque chaque membre du Gaec est capable de remplacer l’autre sur tous les postes. « Mon objectif était de concilier vie professionnelle et vie privée. Autrement dit avoir du temps pour la famille, mais aussi échanger avec les gens de l’extérieur », raconte la jeune femme qui est aujourd’hui en congé de maternité.
Ce témoignage rempli d’enthousiasme pour le métier d’agricultrice ravit Isabelle Salomon, responsable de la commission départementale Agriculture au féminin de la Chambre d’agriculture. Sans doute le témoignage de la jeune femme lui rappelle-t-il aussi un peu son propre parcours. « Une agricultrice ne peut être épanouie que si elle s’est installée par choix », dit-elle. Et d’expliquer qu’après des études agricoles et huit ans passés au Contrôle laitier, elle s’est également installée. « Je me sens bien car sur la ferme avec mon époux, c’est “nous” qui décide ».
De la place pour d’autres
Ces deux exemples sont loin d’être des cas isolés. Dans le département du Finistère, 2 000 femmes sont chef d’exploitation sur les 6 000 femmes qui travaillent dans l’agriculture. « 22 % des chefs d’exploitation sont des femmes. Un pourcentage légèrement plus faible que dans les autres départements bretons, du fait d’une proportion plus importante des femmes à choisir le statut de salariée en zone légumière », explique Marie-Paule Levarlet, conseillère à la Chambre d’agriculture.
Le 17 novembre, à Carhaix, c’est ce message d’invitation à venir gonfler les rangs des femmes « bien dans leur métier » d’agricultrice et de salariée agricole que délivreront les organisateurs et les témoins invités à parler de leur parcours professionnel lors de la journée « L’agriculture, je like ». Avec cet objectif de susciter de nouvelles vocations. Car la profession a besoin de nombreuses nouvelles recrues dans les années à venir. « D’ici 2020, le besoin de renouvellement des actifs de la production agricole est évalué à 1 450 personnes pour le département ; pour moitié pour l’installation et pour moitié pour le salariat », chiffre Marie-Paule Levarlet. Didier le Du
Programme
- 9 h 30 : Accueil.
- 10 h 15 : La place des femmes en agriculture.
- 10 h 45 : Donner envie aux femmes de venir travailler en agriculture (tables rondes avec témoignages).
- 12 h 30 : Déjeuner.
- 13 h 40 : Le réseau Agriculture au féminin s’engage pour l’épanouissement professionnel (avec témoignages).
- 16 h 30 : Clôture de la journée.
La journée est ouverte à tous (y compris les hommes). Des petits films, lipdub, sketche, chanson, exposition photos ponctueront la journée. Inscription, 20 €, avant le 10 novembre : 02 98 52 49 09 ou stephanie.vetal@finistere.chambagri.fr