Les semis réalisés précocement demandent une surveillance particulière. Pour les semis à venir, les densités doivent être adaptées à la date d’implantation, sans toutefois forcer la dose.
Les bonnes conditions météorologiques quasi estivales de la semaine passée ont permis de faire progresser rapidement les chantiers de semis. Pourquoi attendre une date précise du calendrier alors que les sols sont ressuyés et portants, sous peine de se retrouver avec des conditions moins favorables en ce mois de novembre ? Pour autant, les parcelles semées précocement, parfois assez développées, demandent à être surveillées.
2 feuilles en novembre
Les graines mises en terre courant octobre ont rapidement levé, et ont des stades de développement avancés. « Certaines parcelles sont au stade 2 feuilles, stade relativement peu observé au début novembre. Les agriculteurs ayant implanté tôt leur culture doivent par la suite être vigilants aux attaques de maladies du pied, comme le piétin verse et le piétin échaudage. Les bulletins de santé du végétal seront à surveiller au mois de mars », prévient Éric Masson, d’Arvalis – Institut du Végétal.
Si les conditions de développement sont bonnes pour les céréales, il en est de même pour les adventices. « La pression des plantes indésirables est importante dans certaines parcelles. Les sols ont été travaillés tôt, laissant aux mauvaises herbes le temps de se développer. Les programmes de désherbage peuvent démarrer pour ces parcelles précoces, courant du mois de novembre au stade 3 feuilles de la céréale. Il faut profiter de cette précocité pour intervenir, le panel de spécialités commerciales étant assez large », indique l’ingénieur régional.
La bonne densité
La densité de semis augmentera au fur et à mesure de l’avancement dans le calendrier. « L’objectif de 220 plants à la sortie de l’hiver coïncide avec des densités de semis de 240 à 250 graines / m2. Cette densité peut être portée à 260 graines à partir de la mi-novembre. Il n’est pas nécessaire de forcer trop le peuplement, même avec l’utilisation de semences fermières quand elles sont correctement triées et enrobées ».
Cache-cache avec les pucerons
La protection de semence Gaucho prévient des risques d’attaques de pucerons, notamment sur orge. Pour les traitements de semences plus classiques, « une observation des parcelles est impérative. Une vigilance particulière est à accorder au comptage des pucerons, qui bien souvent se cachent. Une intervention avec pulvérisation de spécialité à base de pyréthrinoïde est à prévoir si 10 % des plants sont attaqués sur une période de 10 jours. L’application peut se réaliser jusqu’au stade 3 feuilles de la céréale ». Sur les semis à venir, ces risques seront atténués. Concernant les attaques par les limaces, pas de consignes particulières, hormis dans les situations où 20 % des plantes présentent des morsures. « Le risque est plus faible en Bretagne, de par les teneurs faibles en argile de nos sols », rappelle Éric Masson. Fanch Paranthoën