L’élevage en Bretagne génère un grand nombre d’emplois directs. La recherche de valeur ajoutée pour tous les maillons des filières est un travail à mener pour maintenir leurs contributions à l’économie régionale et à l’ancrage d’activités dans les territoires.
« Nous avons intitulé cette séquence de notre session : valeur ajoutée dans les filières et les territoires, l’enjeu d’un nouveau souffle pour l’agriculture bretonne. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : générer de la valeur ajoutée dans nos filières ; inventer les formes d’organisation, les bons rapports de force, qui rémunèrent chaque maillon qui crée cette valeur ; penser un développement économique qui irrigue durablement l’emploi sur les territoires plutôt que de le concentrer autour des métropoles », déclare Jacques Jaouen président de la Chambre régionale d’agriculture lors de la session de la Chambre régionale d’agriculture, du 23 novembre à Plérin (22).
35 000 emplois directs pour la filière laitière bretonne
Le réseau économie régionale de la Crab (Chambre régionale d’agriculture de Bretagne) a dressé un état des lieux des filières laitière, avicole et porcine en se focalisant sur l’organisation, la stratégie des acteurs et leur lien avec le territoire. « La filière laitière bretonne comptabilise environ 35 000 emplois directs. Une exploitation produisant 375 000 litres de lait génère 2,5 emplois directs. La filière avicole bretonne comptabilise 18 600 emplois directs. Une exploitation avicole moyenne en Bretagne génère 4,6 emplois directs. Pour la filière porcine bretonne, ce sont autour de 30 000 emplois directs et une exploitation produisant 5 000 porcs génère environ 11 emplois directs. » Ces chiffres révèlent le rôle et l’importance de l’élevage sur l’emploi en Bretagne.
Le projet Cogépêche pour mieux valoriser les produits de la mer bretons
Le projet Cogépêche est réalisé par Agrocampus Ouest et réunit plusieurs partenaires professionnels : producteurs, entreprises de commercialisation et de transformation de produits de la mer. Ce programme a pour objectif d’apporter une vue d’ensemble, une vision régionale globale des attentes des consommateurs, du fonctionnement de la filière et de la mise en marché des produits de la mer. « Tous ces aspects sont autant de leviers sur lesquels il est possible d’agir pour proposer une meilleure valorisation de la production bretonne de poisson frais », témoigne Stéphane Gouin, maître de conférences à l’Agrocampus Ouest à Rennes (35).
Ce projet s’organise en 3 grandes phases : l’analyse des comportements d’achat et des besoins des consommateurs, les stratégies de mise en marché des produits de la mer. La 3e phase propose des innovations et des modules de formation. « L’objectif étant de trouver des solutions pour un meilleur ajustement de la consommation et de la commercialisation, dans le but d’augmenter la valeur perçue par les différents maillons de la filière pêche bretonne. » Le lien a été fait avec l’élevage afin de trouver des solutions pour une meilleure répartition de la valeur ajoutée entre les différents acteurs des filières agricoles. Stéphane Gouin a lancé des pistes de réflexion mais il est clair que le sujet mérite d’être creusé.
Élevage et transformation, des destins liés
La production de volailles se stabilise mais elle baissait dangereusement depuis les années 2000, celle de porc est en recul depuis 2011. Par contre la production laitière progresse depuis 2010, en lien avec la fin prévue des quotas. « Dans les années à venir, il y a de gros enjeux concernant l’installation et la transmission des exploitations. Il faut travailler sur l’attractivité du métier en se focalisant sur une meilleure répartition de la valeur ajoutée. Il est aussi important de mettre en adéquation l’offre et la demande et de mieux valoriser la production française en misant sur l’innovation, le marketing, la différenciation et la valorisation », explique Joëlle Salaun de la Chambre régionale d’agriculture. Elle revient sur les gros enjeux de demain que sont l’organisation entre acteurs d’une même filière pour mieux exporter, sans oublier la reconquête du marché intérieur. « Les destins de la production agricole et de la transformation sont liés. Il faut un approvisionnement en qualité et en quantité dans des capacités de transformation compétitives. » Nicolas Goualan