Les pratiques culturales limitent les adventices

cereale-ble-soja-semis-labour-travail-sol-adventice-ray-grass - Illustration Les pratiques culturales limitent les adventices

Des essais de semis avec et sans labour, menés par Arvalis – Institut du Végétal, montrent une efficacité supérieure du retournement du sol contre les adventices.

Pour mesurer l’impact des différents leviers agronomiques qui luttent contre les adventices, Arvalis – Institut du Végétal a lancé un programme d’essais longue durée sur ses stations de Rots (14) et de Épieds (27). L’objectif de ces expériences est de déterminer les conséquences de la rotation, du travail du sol et du désherbage mécanique sur la flore indésirable. « Les adventices présentes sur le site de Rots sont majoritairement des dicotylédones, sur des limons profonds battants. Sur l’essai d’Épieds, les sols de limon peu épais et caillouteux accueillent majoritairement des graminées », explique Élodie Quéméner Jouanneau, ingénieure régionale en Basse-Normandie.

Impact de la rotation

Sur la station d’Épieds, une rotation colza-blé-protéagineux-blé est comparée à une monoculture de céréales. Sans surprise, la rotation longue freine le développement des adventices. « Après 9 ans de culture, le nombre d’adventices par m2 dans le blé tendre est trois fois moins élevée en rotation longue par rapport à la monoculture en sortie hiver en parcelles non désherbées. Sur les dicotylédones, cette rotation longue diminue de 70 à 40 plantes par m2. L’impact sur graminées est plus marqué, passant de 50 à 0, en faveur de la rotation plus étoffée », remarque-t-elle. L’alternance de culture d’automne et de printemps coupe le cycle de levée et offre l’avantage de ne pas sélectionner certaines espèces.

[caption id= »attachment_9596″ align= »aligncenter » width= »300″]Le labour reste un levier important pour limiter les levées des mauvaises herbes Le labour reste un levier important pour limiter les levées des mauvaises herbes.[/caption]

Les ray-grass aiment la herse rotative

« Un déchaumage superficiel à 2 ou 3 cm de profondeur aura tendance à favoriser les levées de ray-grass, en moyenne de 700 plants levés par m2 en interculture, contre 400 pour un déchaumage plus profond », indique l’ingénieure. Sur les parcelles d’essai non traitées, les semis de blé tendre à l’aide d’un semoir à disques combiné à une herse rotative augmentent le nombre de levées dans la culture. « Il faut éviter de travailler trop intensément le sol. La herse rotative fait germer les ray-grass de façon plus marqués pendant l’hiver ».

Pour le labour, la différence est flagrante. « Sur une rotation colza-blé-blé, la parcelle en non-labour compte 250 adventices au m2, contre moins de 50 pour son homologue labourée, selon le comptage effectué fin février sur parcelles non désherbées. Le labour reste un levier important pour en sortie d’hiver : selon les systèmes de cultures, il permet de réduire de 30 à 90 % le nombre d’adventices levées, avec un impact positif sur les graminées type ray-grass, vulpins, et sur certaines dicotylédones comme la matricaire inodore, la véronique de perse. Mais reste inefficace sur d’autres comme le laiteron rude ».

Les fenêtres météo pour le désherbage mécanique

Sur la région Bretagne, le nombre de jours disponibles pour une bonne efficacité de désherbage mécanique est limité : de 0 à 1 jour entre le semis et le tallage. « La fenêtre météo d’intervention mécanique s’allonge de 10 à 16 jours du tallage à épi 1 cm, et de 1 à 4 jours entre épi 1 cm et la fin montaison. Mieux vaut privilégier les stratégies mixtes avec un passage chimique à l’automne, puis des rattrapages mécaniques en sortie d’hiver et au printemps », conseille l’experte en culture. Fanch Paranthoën


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article