Plus de productivité grâce à un plan d’actions efficace

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Gilles et Laurence Plouzennec sont à la tête d’un élevage naisseur-engraisseur de 760 truies à Gouézec (29). Pour atteindre leurs objectifs d’augmentation de la productivité en maternité, ils ont mis en place, avec leur équipe de 7 salariés, un ensemble de mesures concrètes.

« Les bons résultats de notre élevage sont directement liés aux performances de nos truies. Nous avons énormément gagné en conduite, en alimentation et en génétique au fil des années », déclare Gilles Plouzennec. L’éleveur a un leitmotiv : optimiser le poids net vendu par truie. Pour ce faire, il a identifié trois leviers : fertilité, plans d’alimentation et organisation du travail. « Nous cherchons à optimiser le potentiel des truies et à couvrir au plus juste leurs besoins alimentaires. Pour cela, en mars 2015, nous avons mis en place avec l’aide de Triskalia un programme d’alimentation multiphases. Mis au point par Thierry Solignac et son équipe nutrition, il est destiné aux gestantes triées en fonction de leur prolificité », déclare l’éleveur.

Repères

  • SCEA Plouzennec – Gouezec (29)
  • Naisseur-engraisseur
  • 760 truies en 21 bandes, Génétique Youna
  • Sevrage à 21 jours
  • 8,5 UTH
  • 150 hectares (maïs, céréales)
  • FAF pour 70 % du tonnage d’aliment
  • 2 896 kg de poids vifs vendu/truie
  • 12,5 porcelets sevrés/truie
  • Taux de fertilité cochettes : 98 %
  • Taux de fertilité truies : 91 %

0,6 sevré par truie en plus

Les truies dites « hyper » sont conduites avec un aliment riche unique à haute teneur en lysine digestible. La quantité de lysine diffère selon les catégories de truies. « Les besoins nutritionnels de ces truies sont plus importants que ceux des truies standards. Avec le système d’alimentation biphase, nous avions remarqué des revers de productivité chez les truies hyperprolifiques. Fatiguées et en manque d’état à la mise bas, elles écrasaient davantage leurs porcelets. On avait un taux de réforme trop important chez ces animaux. Maintenant, il s’agit de garder, tout au long de la gestation, un aliment unique riche en lysine et d’en faire varier les quantités en fonction du stade. »

Depuis la mise en place du nouveau programme, l’élevage a gagné 5 points de fertilité générale sur le troupeau et 0,6 sevré par truie. « Nous avons réalisé des pesées au début du programme : les porcelets sont lourds. Leur poids de naissance se situe autour de 1,4 kg. Ils sont également plus vigoureux et cela joue sur le nombre d’écrasés à la mise bas. Le nombre de porcelets sevrés est passé de 11,9 en 2012 à 12,5 en 2015 », explique Gilles Plouzennec. Nourries au plus juste de leurs besoins, les truies mettent bas en meilleure condition. En découlent une meilleure production de lait, des porcelets plus lourds et plus vigoureux et donc plus d’homogénéité de portée et davantage de porcelets sevrés. Le passage en génétique Youna en 2012 a également permis à l’élevage d’améliorer les qualités laitière et maternelle des truies.

Des tableaux de bord pour la réactivité

« Le plus important en élevage porcin, c’est la réactivité. Toutes les semaines, les salariés alimentent des tableaux de bord en fonction de leurs observations. Tout est noté, mesuré et reporté. L’enregistrement se fait sur un terminal mobile “pocket”. Cela nous permet d’être plus réactifs qu’avec une GTTT », commente Gilles Plouzennec. Les décalages sont rapidement identifiés et permettent une réaction quasi instantanée. Associés à un management individuel de l’alimentation, ils constituent un outil de productivité indéniable notamment sur les aspects fertilité des cochettes et des truies. Les tableaux de bord facilitent aussi la communication. Ils permettent un lien particulier entre les membres de l’équipe. Impliqués dans le suivi et l’analyse des indicateurs, les salariés ont un niveau de responsabilité également plus important que dans un élevage classique.

Alimentation individuelle

Sur les trois repas distribués en maternité, deux sont liquides et l’autre est distribué manuellement en sec. « Le repas sec est individualisé en fonction des besoins de chaque truie. Notre salarié juge de la quantité à distribuer en fonction des performances et de l’état de la truie. Ce mode d’alimentation nous a permis de gagner 2 kg d’ingestion supplémentaire par truie et par jour : nous sommes passés de 7 à 9 kg », déclare Gilles Plouzennec. Un gain conséquent a également été noté sur l’homogénéité du troupeau.

En 2013, Gilles Plouzennec et son équipe ont travaillé sur la fertilité des cochettes et les truies de rang 2. « Les performances des jeunes étaient moyennes. Les chaleurs étaient discrètes et étalées. Cela impactait le taux de fertilité et la structure du troupeau. Le taux de remplissage ne dépassait pas 80 % », explique l’éleveur. Sur les conseils de Triskalia, ils ont adopté le flushing à l’entrée en verraterie. L’objectif est de rehausser la ration de base et de complémenter avec un aliment riche 10 jours avant les inséminations pour favoriser les venues en chaleur. Les résultats se sont rapidement fait sentir avec un taux de fertilité qui est passé de 85 à 98 %. Fort de ces résultats, Gilles Plouzennec s’attaque maintenant à un nouveau chantier : l’amélioration de l’homogénéité de l’alimentation en fabrication à la ferme.


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