Trouver le meilleur mélange sur le plan agronomique. Le semis d’orge sous couvert participe à cette quête du mélange idéal menée par le Ceta 35.
DC’est quoi l’association de cultures idéale ? « Un mélange qui casse le cycle des adventices et des ravageurs, qui améliore la structure du sol et qui permet de se passer de glyphosate dans le cas d’une interculture courte en semis direct ». C’est en substance la réponse du Ceta 35 lors d’une démonstration de semis sous couvert organisée en partenariat avec la fédération de Cuma Bretagne Ille Armor, dans le cadre du projet « Val de Seiche ».
La chaux fait-elle fuir les limaces ?
En amont, plusieurs associations de couverts ont été implantées fin juillet sur une parcelle en semis simplifié depuis 5 ans, appartenant à Pierre-Emmanuel Tardif, éleveur à Cesson-Sévigné (35). L’éleveur utilise deux rotations : blé-orge-maïs suivi de blé-orge-colza. Ces associations seront suivies afin de voir leurs effets sur l’enherbement et sur l’orge semée par la suite.
La destruction avant le semis
La destruction préalable du couvert a été effectuée au rouleau packer, rouleau roll-krop, broyeur, ou encore après passage d’un déchaumeur à disques Horsch. La performance réelle des différents outils n’était pas directement visible. Il faut attendre les premières levées d’orge pour en juger l’efficacité.
Le premier essai est composé d’avoine brésilienne (14,1 kg) et de trèfle d’Alexandrie (9 kg). Premier constat trois mois plus tard : pas de trèfle, ou très peu. Les limaces pourraient en être la cause, tout comme un sol trop acide qui empêcherait la levée des graines. « Dans un champ voisin qui a été chaulé, on retrouve bien du trèfle », note Pierre-Emmanuel. Hypothèse de l’éleveur : la chaux pourrait donc s’avérer un moyen de lutte efficace contre les limaces au moment du semis.
Les mêmes facteurs semblent se retrouver sur la seconde bande, composée de lin (9,4 kg) et de trèfle d’Alexandrie (2,3 kg). « Pourtant les limaces n’aiment pas le lin. On pensait y voir un effet répulsif. La preuve, le lin est bien là, mais toujours pas de trèfles en vue. »
La troisième bande composée de moutarde (1,6 kg), sarrasin (16,4 kg) et de lentille (16,4 kg) est le couvert qui a levé le plus vite. « Les lentilles étaient présentes au début, mais ont fini par disparaître, constat identique au trèfle. Cette légumineuse était ajoutée au mélange pour sa capacité à couvrir le sol ». Conséquence de cette absence, la couverture du sol n’est pas optimale ce qui favorisera les adventices. « Heureusement, le sarrasin a un effet nettoyant vis-à-vis des mauvaises herbes », précise l’agriculteur.
Le mélange VDS
Enfin le groupe de travail a présenté un mélange fièrement nommé VDS (pour Val de Seiche ou Vie du Sol), issu des bons résultats des études précédentes et composé d’avoine brésilienne (60 %), de phacélie (25 %) et de tournesol (15 %). Ce couvert « idéal pour la structure et la surface du sol » présente l’inconvénient de ne pas contenir de légumineuse. « Chacun est libre de rajouter trèfle ou féverole ». Ce que l’éleveur fera sur une dernière bande témoin avec un mélange VDS (16,8 kg) et féverole (84,1 kg), produite directement sur l’exploitation afin d’en réduire les coûts.