La création d’une filière de production de sucre bio peut être une opportunité pour des agriculteurs du secteur de Pontivy. La betterave élargit la gamme de cultures et laisse une marge supérieure aux céréales.
« Une surface de 200 hectares dans le secteur de Pontivy permettrait de créer un petit outil de transformation ». Bernard Cano, gérant de la société Milin, spécialisée dans le négoce de céréales bio et la fabrication d’aliment, imagine un atelier évolutif. Les besoins en France sont élevés. « Nous importons 45 000 t de sucre bio chaque année des pays d’Amérique du sud, l’équivalent de 6 000 hectares. Le marché existe ». Le niveau de valorisation est motivant. « Les marges sont très supérieures à celles des céréales : de l’ordre de 1 500 € par hectare pour un rendement brut de 60 tonnes/ha environ ». La culture a de nombreux atouts. « Au niveau agronomique, elle permet d’allonger la rotation ; la région est riche en matière organique ; au niveau économique, elle diversifie la production de la ferme. La betterave produit du sucre mais aussi des pulpes et de la mélasse qui peuvent être valorisées par les animaux ».
Quelques engagements
La betterave a aussi des freins, notamment en terme de conduite du désherbage. « Hors Bretagne, en régions de grande cultures, les producteurs ont surmonté ces difficultés grâce aux technologies nouvelles comme les systèmes de guidage. Les conditions de travail se sont améliorées ». Dans ces régions, les agriculteurs sont également plus exigeants avec leurs cultures que ne sont les éleveurs en Bretagne, plus focalisés sur leurs productions animales. Qu’à cela ne tienne, Bernard Cano a commencé à prospecter dans le secteur avec, déjà, l’engagement de quelques producteurs tentés par l’aventure. Il faudra sans doute des essais grandeur nature pour susciter la curiosité et l’envie chez d’autres agriculteurs, à même de consacrer quelques hectares à la culture. L’émergence d’une filière de production de sucre en Bretagne est à ce prix. Bernard Laurent
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