Des souches de grippe aviaire issues de mutations

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L’origine des souches des 15 foyers de grippe aviaire détectés est probablement la mutation de souches locales faiblement pathogènes, selon l’OIE.

Depuis le 24 novembre, quinze foyers sont recensés par le ministère de l’Agriculture. Il s’agit de souches H5N1, H5N2, H5N9 hautement pathogènes découverts dans les Landes et la Dordogne, la Haute-Vienne, le Gers et les Pyrénées-Atlantique. Les souches détectées sont d’origine européenne, et non asiatique, indique le ministère. « L’hypothèse la plus solide est que ces virus soient passés dans la catégorie hautement pathogène par mutation ou réassortiment entre virus différents », a expliqué Bernard Vallat, directeur de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). « Mais on ne peut écarter totalement l’autre hypothèse, les oiseaux migrateurs. Il faut effectuer des prélèvements chez les animaux sauvages de la région avant de conclure définitivement. » Une fois mutée ou introduite par un oiseau migrateur, la maladie peut circuler d’un élevage à un autre par l’intermédiaire « des véhicules, du matériel, des personnes, des fientes, des résidus d’élevage et d’oiseaux malades sauvages ou domestiques », détaille le ministère. Le séquençage de la première souche de grippe aviaire H5N1 détectée le 24 novembre en Dordogne a permis à l’Anses de conclure, le 14 décembre, qu’elle n’est transmissible ni à l’homme, ni aux mammifères.

Le lien entre ces différents foyers n’est pas établi, une expertise de l’Anses est attendue. « Il y a eu un premier cas détecté sur des poulets, dans un poulailler familial, retrace Bernard Vallat. Des recherches précises ont été conduites tout autour par la suite. Dans les cas détectés suite à ces recherches, il n’y avait pas de symptômes particuliers, les animaux con-cernés, des oies et des canards, étant plus résistants que les poulets. Ces virus ne sont donc apparemment pas très agressifs. Certaines souches font des dégâts sur les poulets, d’autres sont difficiles à déceler en l’absence de morbidité sur les palmipèdes. » Toutefois, le 6 décembre, un foyer de H5N9 a été détecté dans un élevage où une mortalité anormale avait été détectée (700 pintades sur 4 000).

Abattages et blocages des importations

À mesure que les nouveaux foyers sont annoncés, des mesures d’abattages sont mises en place dans les élevages touchés. Autre conséquence, quelques pays importateurs ont bloqué les importations. Selon l’Agence France-Presse (AFP), au moins huit pays d’Asie et d’Afrique du Nord ont fermé leurs frontières aux volailles et autres produits avicoles français, dont le foie gras.


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