L’accueil social peut présenter un complément économique sur une ferme. C’est aussi une activité enrichissante sur le plan humain.
« Je suis producteur de mieux-être », s’amuse Didier Labouche qui reçoit des jeunes de 12 à 17 ans, « en rupture », dans son centre équestre basé à Laillé (35). « Le cheval est un bon médiateur. Sur la ferme, les jeunes trouvent une place qu’ils choisissent. Cette activité permet de créer du lien social, de maintenir de l’emploi, de faire vivre nos territoires », a-t-il évoqué lors de l’assemblée générale nationale d’Accueil Paysan qui a rassemblé cette année environ 180 personnes, du 25 au 27 novembre à Saint-Malo (35).
Après la culture rurale mise en avant dans le Centre l’an passé, l’Ille-et-Vilaine avait choisi de placer l’accueil social au cœur des débats. « Accueil Paysan 35 a été précurseur dans cette activité. Aujourd’hui, 16 adhérents proposent l’accueil social dans le département, une vingtaine en Bretagne », a souligné Agnès Bréheret, co-présidente de l’association. Au niveau national, 46 adhérents sont labellisés sur l’accueil social, majoritairement d’enfants et de jeunes (37 %) et d’adultes handicapés (27 %). 48 % de l’accueil se fait en séjours individualisés, sans éducateur. Les personnes âgées, les familles peuvent aussi être accueillies.
Une alternative aux institutions
« Nous avons construit une vraie collaboration avec Accueil Paysan 35. Les jeunes sont accueillis à la journée, vont se mettre au vert et prennent de la distance par rapport à leur entourage habituel. Cela peut aussi permettre un moment de répit pour les éducateurs. Cette démarche est complémentaire à la thérapeutique », souligne Damien Tellier de l’Itep (Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique) des Rochers à Châteaubourg. « Ces solutions peuvent permettre une alternative à l’institution, offrir un répit aux familles, aux aidants. Des rencontres sont réalisées avec les postulants et leurs familles, suivies par de la formation initiale et continue », précise Véronique Robert, du Conseil départemental 35.
Un cheminement
Mettre en place une activité d’accueil social peut parfois demander du temps, pour se décider, déterminer, écrire son projet… « Ce dernier doit aussi être partagé par toute la famille. Et le jeune doit avoir envie de venir dans le lieu », souligne Luc Bobon, adhérent Accueil Paysan 35. « Il faut être prêt. » Agnès Cussonneau