Pour se prémunir des risques liés à un arrêt de travail, des producteurs souscrivent des contrats d’assurance en plus d’adhérer à des services de remplacement pour se couvrir financièrement.
Fin octobre, Jean-Alain Péron, agriculteur installé à Plonévez-Porzay entretient un talus à l’aide de divers matériels. Une branche gênante, une faucille pourtant neuve utilisée, et c’est l’accident. Un coup mal placé lui sectionne net un tendon de la main. L’histoire pourrait tourner à la catastrophe : dans un contexte de marché particulier, aussi bien en porc qu’en production laitière, la perte de revenu a des conséquences directes. Jean-Alain Péron produit 500 000 litres de lait et dispose de 150 places de porcs à façon. Fort heureusement, il a pris les devants en adhérant à un service de remplacement, et en souscrivant auprès de son assureur un contrat de garanties complémentaires qui couvre les indemnités d’arrêts de travail.
Ne pas attendre
Le producteur finistérien a rejoint son épouse au sein du Gaec il y a 4 ans, et a alors adhéré à Finistère Remplacement. « Quand on est jeune installé, les montants investis obligent d’autant plus à faire tourner l’outil de travail », estime-t-il. Pour minimiser l’impact de ces tracas professionnels, il a souscrit un contrat d’assurance Alterre Ego chez Groupama, qui couvre les 2/3 du coût d’un remplacement journalier. Au final, il ne lui reste que 53 € à charge. « Le contrat assure un revenu. Rien ne sert d’avoir une belle exploitation sans personne pour la faire fonctionner. Les sujets que sont les arrêts de travail, l’invalidité ou le décès sont sensibles, il est difficile de se projeter, d’en parler. Pourtant, investir dans sa santé est une assurance pour garantir la pérennité de l’entreprise », précise Bruno Paul, chargé d’affaires du secteur agricole ouest 29 chez Groupama, qui ajoute que « le coût des cotisations peut paraître élevé, mais que le but est d’avoir une garantie en béton pour les moments subis. D’autres postes, comme la franchise des tracteurs, peuvent être augmentés pour gommer cette cotisation supplémentaire ».
Détacher rapidement un technicien
Pour répondre à la demande rapide, avec des plannings tendus, le service de remplacement dispose de 95 employés à temps plein. David Le Brun fait partie de cette équipe d’hommes et de femmes, il travaille actuellement sur l’exploitation de Jean-Alain et Pascale Péron. « Les fiches de consignes sont mises à disposition pour connaître les numéros utiles, mais aussi les plans aériens des parcelles de l’exploitation ». Au fil du temps et des remplacements, chacun se connaît de mieux en mieux. Les techniciens sont polyvalents, et peuvent intervenir aussi bien en élevage laitier que porcin, ou encore en production légumière.
Serein dans son remplacement
Finistère remplacement compte 1 800 adhérents dans le département, à 85 % en production laitière. Pour s’habituer à utiliser le service, le contrat « sérénité » a été mis en place. « L’exploitation souscrivant à ce dispositif s’engage à accueillir du personnel pendant 10 jours/an répartis pour un volume de 4 jours choisis librement et de 6 jours placés par le groupement. L’avantage est de disposer d’une main d’œuvre à un prix imbattable, pendant les pics de travaux. Nos techniciens sont ainsi familiarisés avec l’exploitation, et nos plannings sont plus simples à gérer », explique Barbara Revolt, responsable du secteur à Finistère remplacement. Fanch Paranthoën