Bretagne Viande Bio met en place un contrat pour permettre aux producteurs de valoriser les broutards mâles de races à viande en bœufs. À la clé, une plus-value de 0,20 €/kg de carcasse.
Sur 2014-15, les animaux commercialisés via la filière bovine de BVB (Bretagne Viande Bio) sont en hausse (2 930 gros bovins au total). En filière longue, les races laitières et mixtes représentent aujourd’hui 60 % des effectifs, et connaissent la plus forte progression : + 12 %, après un accroissement déjà très important sur la campagne précédente (+ 13 %). « Ce type d’approvisionnement devrait encore s’accroître à l’avenir, du fait de conversions de fermes laitières », ont souligné les responsables de la structure, lors de l’assemblée générale le lundi 30 novembre à Loudéac (22).
Des carcasses comprises entre 340 et 420 kg
En races allaitantes, la hausse sur la dernière campagne est de 5 % en filière longue et de 3 % en boucherie artisanale. « Les filières courtes poursuivent leur développement, après des croissances de 16 % sur les deux derniers exercices. » Pour mieux valoriser les broutards mâles, BVB met en place un contrat sur les bœufs. « Commercialisés entre le 1er février et le 31 mai, ces animaux recevront une plus-value de 0,20 €/kg de carcasse qui s’ajoute au complément saisonnier déjà appliqué sur cette période », détaille René Le Courtois, responsable de la commission bovine BVB. La démarche porte sur des bœufs de races à viande (ou croisés races à viande), au minimum R= et de note 3 en engraissement, pesant de 340 à 420 kg de carcasse. Un poids qui correspond bien au marché. « On ne saura pas vendre des animaux de 500 kg de carcasse. » Les mâles devront être mis en contrat de la naissance au sevrage. « Un suivi technique de groupe est prévu pour construire ensemble les différents itinéraires. »
Les ventes en boucheries en hausse
Représentant 29 % des tonnages totaux sur 2014-15, la filière boucherie est en progression sur les bovins, les porcs et le veau. La croissance se fait surtout sur les magasins spécialisés, type Biocoop. Côté restauration collective, le marché est plutôt atone. « Dans un contexte de baisse des aides de l’État, l’heure n’est pas au développement du bio. Le local est plus facile à promouvoir pour les élus », expliquent plusieurs intervenants. « Nous essayons de pérenniser notre démarche d’intégration du bio dans les repas, alors que le budget alimentaire est en baisse de 5 % pour 2016. Nous travaillons sur le gaspillage en pesant ce qui n’est pas consommé. Les portions vont être réadaptées », témoigne le responsable restauration à la ville de Lorient, pionnière sur l’intégration du bio en restauration collective. Dans ses axes de développement, BVB souhaite élargir ses ventes hors de Bretagne, développer les Amap et paniers bio, aider à l’implantation des nouveaux rayons boucherie…
Visite très formatrice à l’abattoir
La filière veaux sous la mère, qui compte 26 éleveurs fournisseurs, dont 15 spécialisés, est également en constante progression sur les approvisionnements. Une journée de formation a été réalisée à l’abattoir Chapin à Rennes en partenariat avec Interbovi pour permettre une meilleure appréhension des poids et des classements des veaux par les éleveurs. Une démarche permettant davantage de confiance, de transparence entre les maillons.
En porcs, l’heure est plutôt au manque d’animaux, mais la baisse est stabilisée. « Les ventes en boucherie ont bien progressé, mais il faudrait retrouver un bon niveau en filière longue », notent les responsables. 3 à 4 projets d’installation ou de reconversion en 2016 pourraient venir conforter la production des 25 éleveurs en place, avec un objectif de 4 000 porcs l’année prochaine. Un accompagnement technique des éleveurs va être mis en place pour travailler notamment sur l’autonomie alimentaire, point-clé en agriculture biologique.
Travailler la saisonnalité
20 éleveurs d’agneaux fournissent 1 200 animaux à BVB. Sur cette production aussi, de nouveaux projets se montent. Les éleveurs souhaitent améliorer l’homogénéité des carcasses et la saisonnalité. Les 3 éleveurs de lapins de la structure travaillent sur des débouchés pour la production estivale. « Des lapins ont été vendus aux bouchers et aux éleveurs de BVB et des conserves ont été fabriquées. » Agnès Cussonneau