Xpertia conseille de se pencher sur les composantes du coût de production pour abaisser le prix d’équilibre.
« Les charges sur les exploitations, restent élevées ces dernières années. Et la volatilité sur les marchés génère des phases successives de trésorerie positive et négative », a rappelé Antoine Morvan, d’Xpertia. Dans ce contexte tendu, le conseiller est revenu sur la notion de prix d’équilibre, « prix au-dessus duquel la production génère de la trésorerie… » Une barre fatidique qu’il faut chercher à abaisser par tous les moyens en attendant une remontée des cours. « Aujourd’hui, plus du quart des éleveurs se situent à plus de 350 € / 1 000 L. Cela pose question. Même si on est redescendu sur les dernières clôtures autour de 335 € avec la légère baisse du soja et de l’aliment et une tendance à une augmentation des volumes livrés qui écrasent les coûts de production. »
À ses côtés, Xavier Homo, conseiller Xpertia, a insisté sur la maîtrise de ces coûts de production pour diminuer le prix d’équilibre. « Il y a des voies d’amélioration. Dans nos études, il y a 107 € / 1 000 L d’efficacité économique quand on compare les élevages situés dans les 25 % meilleurs à ceux placés dans les 25 % inférieurs sur le critère EBE. » Cet écart (/ 1 000 L) se décompose ainsi : 14 € pour les fourrages, 14 € pour les concentrés, 10 € pour le renouvellement, 12 € pour les autres frais d’élevage, 17 € pour la mécanisation, 7 € pour les bâtiments, 25 € pour les autres charges de structure, sans oublier une différence de 8 € sur le produit lait… Chaque poste peut être matière à réflexion ou remise en cause de son système ou de ses pratiques. « Par exemple, sur le coût de concentré, on constate jusqu’à 600 kg de niveau de production de différence à quantité d’aliments distribués égale… Même s’il existe des différences de composition et de qualité des concentrés, c’est une véritable piste de progrès pour certains élevages », illustrait Xavier Homo.
Avant d’insister sur un autre levier : « Dans 98 % des cas, un vêlage précoce est rentable… Il faut tendre vers du 24 mois, voire moins, quand la moyenne est au-dessus de 26 mois. Le coût de production d’une génisse, c’est 1 200 à 1 300€, dont 60 % de charges de structure… La perte d’un animal, c’est aussi une perte sèche, quand la mortalité dans les exploitations reste en moyenne à 4,5 %… » Toma Dagorn