Confortable, le roto est fait pour nous

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À Pédernec (22), Sylvain et Isabelle Jaguin ont opté, après avoir trait dans d’autres installations, pour un manège de traite à l’heure d’investir.

Au Gaec de Prat Hir, le roto 30 places a été inauguré en avril 2015. Pour Isabelle et Sylvain Jaguin, il était temps de faire évoluer l’installation de 1983. « La traite durait deux heures et demie le matin, un peu moins le soir… Nos trois enfants, qui ont de 7 à 13 ans, nous attendaient souvent. Il y avait de la fatigue… » Tableau classique d’un élevage en manque de main-d’œuvre : depuis la perte d’un associé, le couple gère seul 100 vaches laitières et 30 Charolaises en sélection. « Nous voulions retrouver absolument du temps pour la vie de famille », explique Isabelle. « Pouvoir nous libérer plus facilement et participer à nouveau aux concours », poursuit Sylvain.

Pour retrouver de l’air, la question était simple : « Investir ou embaucher ? » Ils ont réfléchi au salarié. « Un plein-temps ne passait pas économiquement. Et un mi-temps, en lait, c’est un peu compliqué vu l’astreinte. » La stratégie s’est donc orientée vers la modernisation du poste traite. La piste de la TPA a été vite balayée : « À nos yeux, au-delà d’une 2×8, il faut deux trayeurs pour tirer parti du matériel. Alors que nous voulions pouvoir assumer le chantier seul. » La solution traite automatisée a aussi été mise de côté. « Le robot n’est pas adapté à notre façon de travailler, à notre tempérament. D’autant que 35 de nos 120 ha sont groupés et valorisables en pâturage… »

Aller d’abord traire chez les autres

Le manège de traite a finalement emporté la décision. « Pour notre troupeau, un roto ou deux stalles de robot revenaient à peu près au même investissement », explique Sylvain Jaguin. « Mais sur 20 ans, ce n’est plus la même histoire : un roto engendre moins de coûts de maintenance et un automate, après 10 ans, est usé… » Mais avant d’arrêter leur choix, comme on essaie une voiture, les éleveurs sont allés « voir et surtout traire » dans des fermes équipées, « notamment dans le Finistère. » Alors que tous les rotos fonctionnent « sur le même concept », cela leur a permis d’appréhender « en conditions réelles plein de petits détails » comme « la forme de la plateforme, l’importance de l’option 2e tour pour une vache lente à traire, l’approche du lavage… » Ils ont d’ailleurs choisi le modèle DeLaval pour sa plateforme à 85 cm de hauteur, « la moins haute du marché », mieux adaptée à leur taille. En rajoutant un plancher mobile avec une amplitude de 40 cm : « Nous avons vu des éleveurs qui variaient leur hauteur de travail au cours de la traite pour changer de position et ménager leur dos. C’est aussi pratique pour atteindre la mamelle d’une primipare stressée qui se colle en avant de la stalle… Ou pour adapter l’outil à un remplaçant très grand. »

Porte de tris et alimentateurs à la traite

Sylvain Jaguin insite sur l’importance de certaines options comme le système de porte de tri en sortie de traite. « C’est extra. Je commande depuis l’écran tactile à la traite et l’animal, identifié grâce à sa boucle d’oreille, est isolé vers le box. » Ou encore la mesure de l’activité grâce aux colliers « qui marche très bien pour détecter les chaleurs », l’option post-trempage par aspersion automatisée « pratique et sécurisante en système aire paillée », le couloir d’exercice qui sert de parc d’attente… « Nous avons aussi revendu le Dac car chaque place du roto est équipée d’une gamelle où on distribue jusqu’à 3 kg de céréales maison aplatie et de correcteur azoté. Ainsi, les primipares ne subissent plus la loi des dominantes pour accéder à leur aliment. »

90 vaches traites en 55 minutes, lavage compris

Avec neuf mois de recul, aucun regret. « Avant, nous n’avions pas envie de partir pour deux heures et demie dans la fos-se », se rappelle l’agricultrice. Désormais, le matin, une personne seule passe 90 vaches en 55 minutes, « lavage compris puisqu’on peut commencer à nettoyer la plateforme dès que la dernière est branchée ». À deux trayeurs, « on gagne 10 minutes ». Passant moins de temps à la traite, les éleveurs se sentent « plus libres ». Et pour le week-end, « il y a le service de remplacement si besoin ». Et de conclure : « Le roto correspond parfaitement à nos attentes. Il est confortable, rapide, fait pour durer et permet de traire seul quand l’un de nous doit se libérer pour les enfants ou un chantier. » Toma Dagorn


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