Lors de la traditionnelle rencontre de début d’année entre les acteurs du Marché du Porc Breton, le président François Pot a fait le bilan d’une année, qualifiée de terrible pour la production.
2015 aura été une année terrible pour le monde de l’élevage en France et tout particulièrement en production porcine avec des tensions extrêmes exprimées au MPB. Avec en prime un ministre de l’Agriculture faisant de la communication sur le prix à 1,40 €/kg sans qu’il ne mette de réels moyens pour le rendre durable. De la communication aussi sur la contractualisation dans le but de diviser et déstabiliser les producteurs au lieu de fédérer et de s’attaquer aux vrais maux de la filière qui lui sont ressassés en permanence : distorsions de concurrence, mention d’origine, embargo russe, manque de compétitivité, impactant notre économie et nos emplois. Les conséquences pour notre organisation MPB ont été une suspension des cotations cet automne, du 8 octobre au 25 novembre. Période durant laquelle les affaires se faisaient de gré à gré entre abatteurs et groupements. Pour les plus anciens, on revenait tout simplement 40 ans en arrière et pour les plus jeunes le sentiment était de naviguer à vue et de se sentir abandonnés. La reprise du 26 novembre avec une convention aménagée a ramené un brin de sérénité dans l’organisation de la production en attendant des jours meilleurs en termes de prix.
Il nous faut maintenant transformer l’essai comme au rugby, sport apprécié dans le monde de la viande, pour monter en puissance au MPB et lui donner toute sa place dans la filière. 2016, est et sera une année charnière où il nous faudra, une fois n’est pas coutume, ne rien laisser au hasard au risque de voir une réelle décapitalisation de la production et, malheureusement on n’en est pas loin. Pour le MPB cela consistera à faire le juste prix lors de tous les marchés, tout en retrouvant, dans un premier temps, de la fluidité en sortie élevage. Dans cette guerre de bassins où nous vivons tous, tout le monde souffre aujourd’hui que l’on soit Allemand, Espagnol, Danois, Hollandais et chacun à son niveau. Alors dès que les premiers signaux à la hausse apparaîtront, actionnons-les, cela rassurera nos partenaires financiers autour de nous, éleveurs. Je compte sur le professionnalisme et le savoir-faire de tout le monde pour que la cotation se passe au mieux à Plérin. Producteurs et abatteurs, même si les notions de prix nous séparent et cela ne peut pas être autrement, tirons profit de toutes les opportunités pour amener des perspectives lisibles aux producteurs sur le terrain, il y a urgence.