La Bretagne, seule région à sortir des contentieux

thierry-burlot-bassin-versant-qualite-eau-scorff-environnement - Illustration La Bretagne, seule région à sortir des contentieux

Souvent pointée du doigt pour les problèmes de qualité de l’eau, la Bretagne est malgré tout la seule région française à sortir des contentieux européens. Des actions concrètes comme celles menées par le syndicat du Scorff contribuent à l’amélioration de la qualité de l’eau.

En amont du 17e carrefour des gestions locales de l’eau qui se tenait les 27 et 28 janvier à Rennes, la Région Bretagne et l’agence de l’eau Loire Bretagne ont souhaité faire un point sur le modèle breton jeudi 22 janvier à Cléguer-Pont-Scorff. « Aujourd’hui nous sommes amenés à évoluer du fait de la réforme territoriale et de la mise en application de la loi Notre. Pour ce faire, nous rencontrons les acteurs locaux du syndicat du Scorff qui, depuis 40 ans, interviennent sur le bassin versant pour améliorer la qualité des eaux », affirme Thierry Burlot, vice-président de la Région en charge de l’environnement.

Retour à la conformité pour 5 bassins versants

L’objectif, partagé par tous, est le même : atteindre, d’ici à 2021, 61 % de masses d’eau de qualité, conformément aux exigences européennes. « La Bretagne a souvent été pointée du doigt pour les problèmes de qualité de l’eau. Ici nous avons peu d’eaux souterraines, donc quand l’eau se dégrade cela se voit plus vite qu’ailleurs », explique Thierry Burlot. À ce jour, la Bretagne est la seule région à sortir des contentieux européens alors que d’autres régions y entrent. Pour preuve : « Avec une teneur en nitrates en recul, maintenue depuis 3 ans en dessous des 50 mg/L, cet été 5 bassins versants (BV) sont sortis du contentieux et affichent un retour à la conformité. La Bretagne a inventé la politique des bassins versants. Notre méthode est reconnue, on dit les choses, on arrive à mobiliser agriculteurs, élus, syndicats, associations… autour d’un même objectif. Aujourd’hui, nous sommes cités en référence », déclare le vice-président de la Région.

[caption id= »attachment_13123″ align= »aligncenter » width= »300″]Les buses en polyéthylène ont remplacé celles en béton pour assurer un meilleur écoulement de l’eau Les buses en polyéthylène ont remplacé celles en béton pour assurer un meilleur écoulement de l’eau.[/caption]

Viser une meilleure circulation de l’eau

Les représentants de la région, de l’agence de l’eau et du syndicat du Scorff se sont rendus sur le terrain pour observer une action concrète visant à reconquérir la qualité de l’eau. « Nous avons réalisé des travaux de diversification du lit mineur sur le Scave et l’un de ses affluents, le Toul Douar », explique le chargé de mission du syndicat. Des travaux de restauration de la continuité écologique ont été menés sur le Toul Douar. « L’ancien busage en béton avait été sous-dimensionné et mal positionné. Cela a conduit à la création d’une chute très difficilement franchissable par la faune piscicole. Le saumon, la truite de mer et la lamproie marine peuvent franchir 30 cm, la truite fario 20 cm et les petites espèces 10 cm.

La solution adoptée sur le Toul Douar a consisté à remplacer le busage béton défectueux par un dispositif plus adapté de 2 buses en polyéthylène haute densité (PEHD), plus simples à mettre en œuvre, disposées de sorte à effacer la chute existante. L’investissement global s’est élevé à 6 215 €. » Le bénéfice sera mesuré dans les années à venir grâce à l’inventaire piscicole qui sera fait par pêche électrique. « Ces aménagements coûtent souvent cher et les bénéfices ne sont pas toujours visibles mais la libre circulation de l’eau est un critère de l’Europe dans les actions de reconquête de la qualité de l’eau », conclut Thierry Burlot. Nicolas Goualan


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