Les filtrats d’algues peuvent réduire les doses de phytosanitaires. Comment ? En permettant une meilleure maîtrise de la physiologie végétale.
D’un côté, des agriculteurs qui cherchent des solutions efficaces sur le plan économique et environnemental. D’un autre, des consommateurs de plus en plus sensibles aux résidus dans les aliments. « C’est une tendance lourde. Aux États-Unis, les centrales d’achat fixent des normes plus draconiennes que les règles d’État », assure José Nobre, président de la société Goëmar.
La technologie en appui de l’agronomie
Cette entreprise malouine est spécialisée sur le créneau de la bioperformance, une technologie qui englobe la biostimulation, la nutrition innovante et le biocontrôle des plantes. Autrement dit, ces technologies qui viennent en appui à l’agronomie en tirant parti des forces naturelles des plantes et de leur environnement pour stimuler, nourrir et protéger les cultures. « Notre process préserve et concentre les principes actifs de l’algue », résume José Nobre. « Pour autant, il n’est pas question de se passer de chimie. Nous ne savons pas faire sans. C’est pour cette raison que Goëmar fait dorénavant partie du groupe Arysta LifeScience. Pour la bonne raison que nos deux gammes de produits sont complémentaires ».
Stimuler le blé ou le maïs
Pour les céréales, la société malouine propose aux agriculteurs un produit qui stimule la plante pour puiser avec plus d’énergie les éléments dans le sol. « L’application de ce physio-activateur a un effet sur le rendement s’il est appliqué tôt dans le cycle végétatif ou sur la teneur en protéine s’il est appliqué plus tard en saison », explique David Gaillet, directeur commercial. Un produit de cette gamme existe également pour la culture de maïs. « Positionné au stade 4 à 8 feuilles, il permet de booster les racines au moment de la transition entre la fin des réserves de la graine et le moment où elle commence à valoriser son système racinaire. » Les résultats mesurés sur 52 essais, sur maïs ensilage, en collaboration avec les agriculteurs et la distribution agricole, montrent un gain moyen de 1,5 t MS/ha suite à l’application du produit par rapport à des parcelles témoins (+ 4,1 q/ha en grain à 29 % d’humidité ; résultat 63 essais).
L’atout des algues bretonnes
À revers du discours ambiant, José Nobre insiste sur l’excellente qualité de l’eau et des algues bretonnes. « Un seul rinçage suffit pour enlever la salinité alors que les algues japonaises doivent subir une dizaine de lavages avant d’être exploitées », observe-t-il, en faisant remarquer que sa société n’emploie que des algues fraîches.
Protection contre les maladies
Sur céréales, la complémentarité entre la chimie et le biocontrôle s’exerce dans la protection contre les maladies avec la gamme de produits complémentaires (extraits d’algues et fongicides chimiques) qui se combinent pour renforcer les défenses naturelles et mieux protéger la plante contre les maladies (septoriose, oïdium, piétin verse). « Notre produit Vacciplant grandes cultures est appliqué au stade 1-2 nœuds au même moment que le fongicide. Il permet de renforcer la capacité d’autodéfense de la plante et ainsi d’alléger le dosage du fongicide associé », indique David Gaillet. Dans la pratique, la modulation de dose fongicide peut atteindre 50 % sur blé et jusqu’à 66 % sur orge. À noter que ce produit de stimulation est utilisable en agriculture biologique.