Extrait de la tribune de Sébastien Louzaouen, Président de JA Finistère & Thierry Merret, Président de la FDSEA du Finistère, reçue ce mardi 5 janvier.
« La filière porcine française est confrontée à une double crise »
La filière porcine française est confrontée à une double crise, une crise structurelle au même titre que l’ensemble de l’élevage français, et une crise conjoncturelle européenne plus spécifique au porc. Nous restons convaincus qu’il existe un avenir pour les éleveurs de porcs, et toute la filière. Un avenir qui ne pourra reposer que sur un collectif décuplé pour reconstruire une filière forte et conquérante dans l’intérêt d’abord des éleveurs, mais aussi des entreprises de première transformation (l’abattage/découpe), nos partenaires.
Osons sortir de notre quotidien qui, plutôt que de nous fédérer, ne cesse de nous diviser non seulement entre acteurs de la filière, mais aussi entre groupements de producteurs. Nous le refusons !
« Des dysfonctionnements à tous les étages »
L’état des lieux des différents acteurs permet d’identifier plusieurs obstacles au bon fonctionnement de la filière porcine.
Les abatteurs, abatteurs-distributeurs, producteurs-abatteurs-transformateurs,… Par leur diversité, ils ne peuvent et/ou ne veulent s’entendre à agir collectivement tant leurs objectifs sont différents.
Jeunes et moins jeunes, nous devons reprendre l’initiative et nous en avons les moyens ! Nous y croyons et il y a de nombreuses raisons d’espérer !
Les salaisonniers charcutiers, pour les plus grands d’entre eux, en arrivent aujourd’hui à prendre des positions officielles anti-françaises : augmenter et faciliter l’approvisionnement afin de pouvoir toujours se servir au moins cher en Europe, voire dans le monde ! Si on n’y prend pas garde, il n’y aura pas que le capital qui sera étranger mais aussi la majorité de la matière première utilisée !
Les groupements de producteurs, nos OP, face aux difficultés rencontrées et plutôt que de se renforcer ensemble, continuent à penser individuellement et en croyant, qu’à force de différenciations, chacun restera le meilleur. Des différenciations qui, au-delà des cahiers des charges, peuvent aller très loin, y compris jusqu’à masquer le réel coût de leurs services à leurs adhérents. Nous y reviendrons…
Les autorités publiques plutôt que d’assumer leur rôle de facilitateur en donnant le maximum de moyens à tous les acteurs aussi divers soient-ils, ne trouvent rien de mieux que de tout mettre en œuvre pour encore plus diviser. Nous y reviendrons également…
Une situation inextricable qui nous conduit nous, éleveurs, à adopter des positions dures y compris à l’encontre de nos principaux partenaires : abatteurs, salaisonniers, entreprises de plats préparés et distributeurs, qui ne jouent pas le jeu de l’origine France.
Mais comment pourrait-il en être autrement ? Pris individuellement, l’éleveur devient toujours et encore la variable d’ajustement avec la pression que nous mesurons au quotidien dans nos exploitations et nos familles… Là aussi, c’est une question de survie pour nous !
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