En 2014, le Gaec Saint-Lazare a investi dans un déshumidificateur d’air. Une technique qui permet de sécher le foin plus rapidement et de gagner en flexibilité de chantier.
Le Gaec Saint-Lazare à Montfort-sur-Meu a commencé le séchage solaire du foin en grange à partir de 2004. Aujourd’hui, 300 à 350 t sont ainsi séchées dans les trois cellules du séchoir. Les 90 vaches laitières de l’exploitation produisent 550 000 L de lait bio, dont 50 000 L sont vendus à une fromagère de Plélan-le-Grand. Une filière où le foin séché en grange trouve toute sa place. Subissant moins de fanages, ce fourrage est riche en protéines et pauvre en acides gras, ce qui améliore le rendement fromager. La SAU du Gaec Saint-Lazare est composée de 5 ha de maïs grain, 7 ha de mélange céréalier et 128 ha d’herbe.
100 000 € d’investissement
En 2014, les associés ont investi dans un déshumidificateur. Un coût qui a représenté 100 000 € en incluant le nouveau ventilateur. « Le séchage estbeaucoup plus rapide désormais, s’étalant de 24 à 50 heures. On sait qu’à partir de 100 heures, la qualité du fourrage diminue. Par ailleurs, nous disposons de davantage de flexibilité dans la gestion des chantiers de récolte du foin », détaille Denis Bertrand, un des 3 associés du Gaec. Avec la déshumidification, le fourrage est séché jour et nuit. Un automate relié à plusieurs sondes peut faire varier la vitesse de ventilation, ou peut recycler l’air prélevé à l’intérieur quand l’air venant de l’extérieur est moins chauffé. « Ce système consomme certes davantage d’énergie au début, mais quand on ramène la consommation à la tonne de produit sec, cela revient à moins cher et le fourrage est de meilleure qualité. C’est encore trop tôt pour faire le bilan sur la quantité et la qualité du lait, mais nous devrions avoir de meilleures performances. » Aujourd’hui, une quinzaine d’éleveurs sont équipés de déshumidificateurs sur la zone du Segrafo (Ouest de la France).
Le séchoir couplé à la méthanisation
Installé en Gaec avec son frère à Croisilles dans le Calvados, en mode de production conventionnel, Jan Meilink a couplé la mise en place du séchoir en grange àune installation de méthanisation. Un moyen de valoriser la chaleur produite par le méthaniseur. La mise en service des équipements s’est faite en 2012. « Aujourd’hui, notre exploitation est plus autonome et nous utilisons moins de maïs et davantage de foin pour nourrir les vaches », résume l’agriculteur. Outre les 900 tonnes de foin séchées annuellement, la chaleur du méthaniseur est utilisée pour déshydrater d’autres produits (plaquettes de bois, maïs grain…) et chauffer l’eau sanitaire de l’élevage et la maison d’habitation.
Autre modification mise en œuvre sur le Gaec Saint-Lazare : « Quand nous avons mis en place la déshumidification, nous avons également isolé les sols, car les pertes d’énergie sont très importantes à ce niveau. » Désormais, la température des sols ne descend pas en dessous de 11°C. Le sécha-ge en grange a permis aux éleveurs de baisser leur coût alimentaire. Aujourd’hui, ils n’achètent plus de soja. Les aliments extérieurs se résument à un peu de mash pour les génisses, pour des raisons de praticité car elles sont situées sur un autre site. Agnès Cussonneau