Bretagne-Plants inaugure son nouveau laboratoire d’analyses à Hanvec (29). Avec cet outil, une garantie de plants sains à la clé et une aide pour le suivi et la création de variétés toujours plus performantes.
La marche en avant, consigne d’hygiène utilisée en milieu hospitalier ou en restauration est appliquée dans les locaux flambant neufs du laboratoire de détection de Bretagne Plants, sur le site d’Hanvec. Le principe : une organisation du bâtiment qui empêche les produits sains de croiser les éléments souillés.
Dans la partie consacrée à la biologie moléculaire s’opèrent deux activités principales. La première, la sélection assistée par marqueurs (SAM), permet d’identifier des gènes d’intérêt agronomique et d’aider le sélectionneur dans le choix des futures variétés. La seconde, l’identification variétale, permet d’établir le profil d’une plante et de garantir qu’elle correspond bien à la variété souhaitée. « 5 pièces sont dédiées à ces recherches spécifiques, séparées les unes des autres afin de ne pas contaminer les échantillons », décrit Hélène Corre, responsable technique en virologie sur la station d’Hanvec.
La chasse aux nématodes
La détection des nématodes dans des échantillons de terre fait également partie des secteurs de recherche du laboratoire. « Nous recevons les échantillons de terre dans un hangar. Ils sont ensuite séchés avant analyse, pour éviter leur agglomération dans l’appareil de mesure. Les éventuels kystes repérés, qu’ils soient ouverts ou fermés, sont envoyés au zoopôle de Ploufragan pour identification de l’espèce. Au total, 14 000 échantillons sont traités par saison », note Christelle Sibiril, en charge des aspects techniques en nématologie. Avec un démarrage des analyses en octobre, le laboratoire transmet ses résultats rapidement, avant la plantation.
Tous les effluents générés par les analyses sont traités directement à Hanvec. « Une fosse enterrée de 5 m3 collecte les eaux par gravité. Après décantation des boues et collecte des matériaux en suspension par filtrage, le liquide est chloré puis traité au bisulfite pour neutraliser l’excès de chlore. L’eau est ensuite envoyée dans un épandage avec filtre à sable. Les boues, collectées en bacs, sont incinérées à Caen », explique Christian Quéré, technicien analyste. Des mesures nécessaires à l’élimination de ces déchets particuliers.
L’Égypte en tête des exportations
La Bretagne exporte ses plants de pomme de terre : 87 200 tonnes en 2014/2015, soit une augmentation de 7 % par rapport à l’année précédente, qui vient alimenter les marchés égyptiens, algériens et tunisiens, « nos trois premiers clients. Nous souffrons dans ce marché du grand export d’un allongement des délais de paiement, qui peut se solder un an après livraison », relève Emmanuel Guillery, directeur de Bretagne Plants.
Taupins et transmission
L’inauguration du nouveau laboratoire était précédée par l’assemblée générale de Bretagne Plants. Pour Emmanuel Guillery, directeur, c’est un moment privilégié pour remettre à plat les événements de l’année écoulée. « Nous sommes toujours dans l’impasse du point de vue de la protection des cultures, vis-à-vis des attaques de taupins depuis l’arrêt du Mocap. Nous travaillons notamment sur des associations de cultures, avec un effet répulsif ».
Comme tout secteur agricole, les producteurs de plants se posent aussi des questions quant à la transmission des exploitations : « Dans la filière plant, 20 % des producteurs ont plus de 55 ans. Des structures de toutes tailles deviennent disponibles, et Bretagne Plants encourage les producteurs à anticiper leur départ d’au moins 5 ans et à faire une analyse des valeurs comptable et économique de leur outil de production ». Fanch Paranthoën