Des prix stables sur 50 % des volumes correspondant au marché français et une régulation européenne font partie des demandes de la Confédération paysanne.
« La volatilité ne concerne pas l’ensemble des marchés, mais seulement celui des produits industriels sur le grand export où vont les excédents mondiaux. Il n’est pas durable que le prix du lait soit dépendant de ce marché qui ne représente que 10 % des volumes. Les marchés intérieurs français et européen et les fromages à forte valeur ajoutée sur le marché mondial sont rémunérateurs. Mis en avant par les industriels, l’excellence laitière française ne leur appartient pas. Nous réclamons notre part », a déclaré Yves Sauvaget, membre de la Commission laitière de la Confédération Paysanne (CP), lors d’un point presse mercredi.
OP de bassins
Constatant que « le plan de soutien de l’État n’a servi à rien », le syndicat émet d’autres propositions. « Nous réclamons des prix différenciés avec un prix stable sur au moins 50 % des volumes. Les prix à la production ont diminué de 20 %, mais pas au niveau des consommateurs français », exprime Josian Palach, secrétaire national CP. Le syndicat prône la mise en place d’OP transversales à l’échelle des bassins de production, en lien avec une interprofession plurisyndicale où la distribution serait également présente.
Retrouver de la valeur
« Sur le porc, nous sommes en crise depuis 4 ans, avec des arrêts de producteurs encore à venir. Malgré cela, on continue à vouloir produire du standard, alors qu’on manque de porc bio par exemple », précise Didier Massiot (CP Bretagne). « Nous devons retrouver de la valeur ajoutée. » Là aussi, le syndicat demande l’intervention publique pour stocker et une régulation des volumes.
« À court terme, nous réclamons le relèvement du prix d’intervention. Puis la mise en place d’une régulation au niveau européen », ajoute Laurent Pinatel, porte-parole national. « Nous souhaitons qu’un tunnel de prix puisse venir réguler la production, à la baisse comme à la hausse. » Plus globalement, les producteurs demandent une transition agricole vers plus d’autonomie. « Alors qu’on aurait pu s’agrandir et faire un autre emprunt, nous avons décidé de réduire nos charges et notamment l’alimentation pour retrouver progressivement une situation plus saine », explique Charlotte Mellier, installé avec son mari à Essé (35) sur une SAU de 43 ha. Agnès Cussonneau