La méthanisation thermophile s’est imposée comme une évidence pour l’éleveur de porc de Landivisiau (29). Production de biogaz optimale, maintenance sans arrêt de production et proximité de l’installateur ont convaincu Philippe Ollivier. L’unité pourra être visitée lors des portes ouvertes du 26 et 27 février.
« La méthanisation représente un investissement assez lourd mais je connais le prix de vente de l’électricité. Donc à moi de bien travailler pour produire le maximum d’énergie et rentabiliser mon outil rapidement. Je compare cela à la production porcine où je ne connais pas mon prix de vente, pourtant je travaille bien mais cela ne m’empêche pas de perdre de l’argent sur certaines périodes », constate Philippe Ollivier, éleveur de porc à Landivisiau (29). Avec ce raisonnement, le choix de la méthanisation sonnait comme une évidence pour l’agriculteur. Un bon moyen de diversifier le revenu. « En méthanisation je suis maître de mon destin, en production porcine ce n’est pas le cas et cela m’embête beaucoup. » L’éleveur aime tout gérer lui-même. C’est pour cette raison qu’il a choisi d’investir seul dans la méthanisation plutôt que de faire le choix du collectif. « Je veux être entièrement responsable de la réussite de mon projet. »
30 % de biogaz en plus à 20 jours
Au moment de choisir le prestataire pour assurer le développement de son projet le choix s’est vite porté sur le groupe Kerboas-CDEAI qui est à quelques centaines de mètres de l’exploitation. « Je travaille avec Loïc Morisseau (président de la société Kerboas) depuis plusieurs années. J’ai confiance en lui et le sérieux de son entreprise n’est plus à prouver. Ils sont très bien implantés en Bretagne et Pays de la Loire depuis une quarantaine d’années. J’ai aussi été accompagné par l’Ademe, Aile, le Conseil Départemental et le Conseil régional. » La méthanisation étant un nouveau métier pour l’exploitant, la proximité et l’accompagnement sont primordiaux pour la réussite du projet.
Mais Philippe Ollivier a aussi été séduit par le concept thermophile. « Nous appliquons le système danois de la société Combigaz qui a 30 ans d’expérience dans le traitement des effluents d’élevage par méthanisation. Une partie de la chaleur récupérée lors de la cogénération sert à chauffer le digesteur pour obtenir une température de 52°C. Ce procédé est appelé thermophile, dans l’autre système dit mésophile le digesteur est à 37°C », explique Lionel Scanff directeur du groupe Kerboas-CDEAI. La méthanisation thermophile permet de produire 30 % de biogaz de plus qu’une fermentation mésophile à 20 jours de dégradation. « Nous avons donc des installations plus petites avec un impact environnemental faible, une production de biogaz optimale et des temps de production réduits. »
Visite de l’unité de méthanisation
Le groupe Kerboas-CDEAI organise des portes ouvertes les 26 et 27 février pour présenter les différents métiers de l’entreprise. Des visites de la station de méthanisation sont prévues sur ces 2 jours. Au programme : présence de nombreux fournisseurs, réunions thématiques, visite de l’unité de méthanisation, démonstrations de matériels, épandage sans tonne, séparateur de phase… Les 26 et 27 février de 10 h à 19 h. Lieu : ZI du Vern à Landivisiau (29). Programme détaillé sur www.kerboas-cdeai.fr. Tél : 02 98 29 92 61.
Des opérations de maintenance facilitées
Philippe Ollivier a aussi été séduit par la technologie Gasmix de Landia, il n’y a aucun mécanisme dans le digesteur tout est accessible par l’extérieur. « Il n’y a pas besoin d’aller dans le digesteur avec un scaphandre pour effectuer d’éventuelles réparations », souligne l’éleveur. En effet, pour optimiser la méthanisation, la totalité du volume de digestat doit être brassé et rester très homogène. « Le système Gasmix permet un brassage optimal sans mécanisme dans le digesteur . Il pompe du digestat et aspire du biogaz pour le réinjecter dans le digestat en créant un flux de brassage important et gazeux. La croûte de surface est donc cassée grâce aux injections de biogaz », décrit Lionel Scanff.
Ce procédé accélère la production de biogaz et diminue la consommation d’énergie nécessaire pour le brassage. Le gros avantage est qu’il n’y a pas d’arrêt de production lors des opérations de maintenance puisque tout est facilement accessible par l’extérieur du digesteur. Le directeur du groupe Kerboas-CDEAI insiste sur l’importance de bien dimensionner l’unité de méthanisation par rapport au chiffre d’affaires qui va pouvoir être généré entre la revente de l’électricité et la valorisation de la chaleur. « Il faut aussi bien prendre en compte les frais de fonctionnement. La rentabilité est vraiment liée au dimensionnement de l’installation. » Nicolas Goualan