Dans une conjoncture difficile pour les éleveurs, le Comité de développement des agriculteurs du Poher a fait le choix de centrer le débat de la soirée sur la conjoncture actuelle. Face à un marché européen fortement concurrentiel, avec des pays membres qui connaissent un fort développement, difficile de tenir le cap. « L’Espagne, pays ou la production porcine était quasi absente il y a 20 ans, a doublé la France aujourd’hui. Notre modèle d’exploitations familiales a du mal face à ce système », déplore André Sergent, président de la Chambre d’agriculture du Finistère et participant au débat organisé à Poullaouen, aux côtés d’Anne Bras, ingénieure au Cerfrance 29. Subir la dure loi de King Anne Bras explique que « la loi de King, qui fait fluctuer les prix par le jeu de l’offre et de la demande, est très ressentie dans les productions agricoles. Les cycles de production sont longs, les résultats sont aléatoires pour les cultures, les denrées sont difficilement stockables, ou demandent de l’énergie avant leur commercialisation comme c’est le cas pour le lait en poudre. C’est pourquoi la politique agricole menée dès 1962 a garanti les prix et a aidé les producteurs à investir. Depuis, nous avons connu la suppression de la régulation, pour laisser place à un marché libéral demandé par l’OMC ». D’autres pays n’ont pas hésité à s’organiser dans ce sens, comme « l’Espagne ou les élevages porcins sont intégrés, ou encore les pays du nord de l’Europe, tels le Danemark et les Pays-Bas, spécialisés dans le naissage, qui confient l’engraissement et l’abattage des porcs aux Allemands ». Savoir montrer son savoir-faire Les solutions sont difficiles à trouver, mais Anne Bras pense que « sur des marchés dérégulés, la différenciation est inévitable. Pour une sortie de crise, trois solutions sont à envisager : exiger…
Ne subissons pas l’avenir, construisons-le