Confrontés à des impayés, les Cuma souffrent aussi de la crise de l’élevage. La meilleure solution est d’inciter l’adhérent en difficulté à organiser un tour de table avec l’ensemble de ses partenaires.
Pas facile pour un trésorier de Cuma de réclamer de l’argent à un adhérent. La crise actuelle les oblige pourtant à frapper à la porte de leurs collègues, englués dans des difficultés financières. Alors comment procéder ? « C’est très compliqué », avance l’un des trésoriers présents dans la salle. « La cessation d’activité d’un adhérent est difficile sur le plan humain, car on se connaît tous, mais aussi sur le plan économique. Ce sont des unités de travail qui partent pour tel ou tel matériel ». (Les charges fixes représentent 70 % des charges d’une Cuma). Un échéancier peut être mis en place. « Si les difficultés perdurent, il faut alléger le temps des travaux réalisés chez l’adhérent, faire le minimum pour ne pas trop alourdir la dette tout en lui permettant de poursuivre son activité », conseille Dominique Guého, directeur de la FDCuma 56, qui met néanmoins en garde les responsables des coopératives. « Ce n’est pas à la Cuma de supporter la défaillance d’un adhérent. Il y a un moment où le conseil d’administration doit prendre la décision d’arrêter de réaliser les travaux. Sous peine de mettre la Cuma dans le rouge. Avant d’en arriver à cette extrémité, il faut réaliser, le plus rapidement possible, un tour de table avec les partenaires de l’exploitant qui ne paie plus ses factures ». Le meilleur moyen de connaître sa situation réelle est de trouver des solutions avec l’ensemble des créanciers, notamment la banque, pour rééchelonner la dette globale, au besoin.
4 réunions de secteur
Si la crise est réelle, Christophe Bernard, du Crédit Agricole, se veut néanmoins rassurant : « 95 % des trésoreries des Cuma ne suscitent pas d’inquiétude. Leur solde est positif. Si certaines ont des difficultés ponctuelles en raison d’impayés, les solutions sont à chercher au niveau des adhérents, en individuel ». Les 4 réunions organisées dans le département ont attiré une trentaine d’adhérents en moyenne. D’autres sujets ont été évoqués : les assurances et les projets inter-cuma, notamment. Bernard Laurent