Un bâtiment bien conçu et une rationalisation du travail en lien avec l’effectif humain disponible sont les clés de réussite de la gestion d’un troupeau de plus de 150 vaches.
« Quand on a moins de 150 vaches, on gère des vaches ; au-delà, on gère des hommes », présente Colas Sintive, de la société Lély, intervenant à l’assemblée générale du syndicat Ouest Pie Rouge, vendredi 29 janvier à Lohéac, sur la gestion des grands troupeaux. C’est un défi à relever qui requiert de nouvelles compétences et un autre regard sur ses pratiques pour la réussite des ateliers, dits de « grands troupeaux », supérieurs à 150 vaches, comme le définit l’Institut de l’Élevage. Ceci dit, les références issues de l’expérience de ces grands troupeaux (suivi d’une soixantaine de troupeaux de 8 robots et plus à l’étranger par Lély), sont aussi valables pour une plus grande efficacité, quels que soient la taille des troupeaux et leur niveau d’automatisation…
Prendre du recul sur les tâches
« Pour gérer une exploitation, et encore plus un grand troupeau, il faut pouvoir lever la tête du guidon et prendre du recul sur ses tâches ». Au sein de ces structures, la communication est centrale pour rationaliser le travail : « Qui fait quoi ? Quand ? Avec quels moyens ? ». Si on sait dorénavant manager le troupeau, c’est souvent le temps de travail disponible « qui vient gripper la machine. » Entre associés et/ou salariés, une réunion une fois par semaine pour planifier le travail est nécessaire. Le passage à l’étape écrite est un plus. Loin d’être intégré dans les habitudes, il permet de se poser des questions et de rectifier les routines installées dans les gestes quotidiens, et tout particulièrement d’arrêter les actions inutiles (attentes, temps de transport, stockage excessif, procédures trop compliquées…). Noter permet aussi de prendre en compte la créativité de chaque homme ou femme présent sur l’exploitation : de nombreuses bonnes idées d’associés ou de salariés ne sont pas entendues, valorisées et essayées. À tort. « Calculer la quantité de lait sorti par heure de main-d’œuvre travaillée est aussi un bon critère à suivre : en rationalisant le travail, on peut gagner 200 à 300 kg/h/UTH. » Tout projet de construction de bâtiment nécessite de passer du temps sur le plan. Car toute décision va impacter le temps de travail.
Une zone spécifique pour les interventions sur animaux
Le bâtiment doit être centré sur les vaches. Mais pas uniquement sur les flux de lait. « Un troupeau de 200 VL, c’est 1 400 interventions par vache et par an, soit en moyenne 4 par jour. Et c’est aussi 12 t d’aliments, 13 m3 de lisier et 6 000 kg de lait à gérer », chiffre Colas Sintive. Penser aussi aux zones de séparation des animaux, distinguer des zones spécifiques pour grouper les vaches nécessitant des soins, pour réduire les pertes de temps. Une cage de contention ou un pédiluve oubliés sur le papier ne trouveront pas forcément leur place idéale ultérieurement…
Inscriptions en cours pour la foire de Rennes
Après une vingtaine d’années en dormance, le syndicat Ouest Pie Rouge a vu le jour le 10 mars 2015. Une modification de ses statuts a étendu son activité sur les départements voisins : 44, 49, 50 et 53. Son objectif est de promouvoir et relancer la race sur ce secteur qui recense un effectif de 1 603 vaches au Contrôle laitier (soit 16 % de l’effectif au contrôle de performances) dans 373 élevages, via les concours et les présentations. Le prochain événement aura lieu les 19 et 20 mars pour la présentation et le concours à la foire de Rennes. 9 vaches pourront représenter la race Pie Rouge. Informations et inscriptions avant le 10 février auprès de Christophe Dodard, à la Chambre d’agriculture d’Ille-et-Vilaine : 02 23 48 26 80 ou christophe.dodard@ille-et-vilaine.chambagri.fr.
Gagner sur les tâches répétitives avec l’automatisation
L’automatisation est un outil pour aider au travail et non pour remplacer l’éleveur. Gestion de troupeau, traite, distribution de l’alimentation, tris des animaux… permettent de limiter la pénibilité, de gagner du temps sur les tâches répétitives, pour le bien-être des éleveurs et des animaux, pour une meilleure productivité. De plus, des interventions peuvent être détectées et programmées avec l’analyse des données recueillies avec l’usage de ces technologies. Et l’information est désormais disponible dans la stabulation, avec des applications mobiles, sans aller-retour au bureau de l’exploitation, pour plus de réactivité. Carole David