Un bilan 2015 terni par un hiver doux

La Sica de Saint-Pol-de-Léon tient son assemblée générale samedi prochain. Après une année 2014 catastrophique, la coopérative revient vers une année plus favorable, mais quelque peu ternie par un hiver doux qui a notamment déstabilisé la production de chou-fleur.

Les années se suivent et ne ressemblent pas. Les producteurs de légumes frais le savent, et ont subi de plein fouet une météo parfois capricieuse. « En chou-fleur, nous avons enregistré des températures supérieures à la normale pendant 68 jours. De ce fait, nous étions déjà à mi-campagne en fin décembre. Pour les choux-fleurs de couleur, 700 000 têtes ont été livrées, au cours d’une bonne saison, facile à gérer. Le romanesco reste sur un marché porteur, essentiellement sur l’Italie. Pour le brocoli, la saison est jugée bonne, avec un prix moyen de 60 centimes par kg », note Jean-Michel Péron, secrétaire général adjoint.

Pour les artichauts, la concentration de la livraison en mai et juin pour le Camus a eu des conséquences sur les prix, « à un peu plus de 5 € par colis. C’est mieux pour le Castel, qui termine à 7 € du colis, résultat à nuancer avec un rendement plus faible suite à la présence de mildiou et de bactéries. Le Cardinal trouve sa place, et est apprécié pour sa conservation post-récolte supérieure au Camus. Les surfaces restent stables pour ce globuleux violet », résume le secrétaire.

Année noire en échalote

Toujours très fortement concurrencée par la production de semis, l’échalote traditionnelle accumule les très mauvaises années. Pourtant, avec une qualité excellente, elle reste « une culture indispensable à la zone légumière, car complémentaire à la gamme hiver. La saison 2014/2015 se termine avec 25 900 tonnes commercialisées à 8 centimes du kg », se désole Marc Keranguéven, secrétaire général. Jean-François Jacob, président de la Sica, rappelle que « la tomate connaît une meilleure valorisation cette année, avec une segmentation qui permet des plus-values. Les producteurs connaissent des baisses de factures énergétiques avec un baril de pétrole bas, mais surtout par un parc de cogénération de 50 % qui se portera à 80 % des exploitations d’ici à fin 2016 ».

Longue procédure pour les nouvelles stations

Sujet épineux pour la Sica depuis de nombreux mois, le projet de construction des nouvelles stations s’éternise. « Destinés à remplacer 8 des 17 stations existantes, les projets de Cléder-Plouescat et de Saint-Pol sont primordiaux : avec des installations frigorifiques vieillissantes, il nous faut 8 h pour refroidir les têtes de chou-fleur alors que les nouveaux outils nous permettraient de le faire en 4 h. Quand un camion se déplace en moyenne dans 7 stations pour charger, c’est au final une journée de perdue pour la marchandise. Quand nos concurrents sont en Allemagne, nos camions sont toujours sur zone. Ne pas faire ces stations hypothèque l’avenir, car une nouvelle organisation, conjuguée à la baisse de consommation des frigos amènerait un gain pour le producteur de 5 centimes à la tête de chou », chiffre Jean-François Jacob.

Rester sur le frais

La politique claire de la Sica, qui passe par l’approvisionnement en légumes frais, amène à des solutions strictes. « Nous n’avons pas de politique de stockage, et préférons même détruire de la marchandise, comme en février pour l’endive afin de désengorger le marché », explique Jean-François Jacob. Avec 7 000 tonnes produites, le prix pour la campagne 2014/2015 s’établit à 0,72 €/kg, en hausse. « Le marché de l’endive a été touché suite aux attentats de Paris de novembre dernier : les producteurs du Nord n’ont pas pu écouler une partie de leur marchandise à Rungis. Ces volumes sont venus inonder le reste du marché français. Nous avons “poussé” un stock avant de prendre la décision de la destruction », explique Marc Kerangéven. Fanch Paranthoën


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