De la laine de verre soufflée, à plat dans les combles de la porcherie

L'aspect « neige » de la laine de verre soufflée dans les combles. - Illustration De la laine de verre soufflée, à plat dans les combles de la porcherie
L'aspect « neige » de la laine de verre soufflée dans les combles.
La porcherie des années 2000 n’était pas isolée sous les rampants. Christian Loaec a décidé, en 2014, de souffler de la laine de verre dans les combles. Les porcelets s’en portent mieux.

Les 165 truies de l’EARL Loaec, à Locmaria-Plouzané, sont élevées dans un bloc naissage de 1 000 m2 qui abrite les porcelets jusqu’à leur départ, à 30 kg, vers un second site d’engraissement. Les salles de cet atelier sont isolées, au plafond, par des plaques de polyuréthane de 6 cm. Aucune isolation sous les rampants, dans les combles… « Avec l’âge, les plaques ont tendance à se rétracter un peu. L’isolation est moins efficace et quand les nuits sont froides… ». Christian Loaec a décidé de rénover l’isolation sur l’ensemble du bâtiment, il y a deux ans. « J’ai opté pour la projection de laine de verre soufflée en raison du coût et de la facilité d’intervention ». Quelques plaques d’éverites enlevées sur la toiture. Une personne en bas du bâtiment pour alimenter la machine et une autre dans les combles pour diriger le tuyau et noyer le plancher des combles sous 25 cm de neige isolante. Sans poussière. Bien plus facile que de dérouler de la laine de verre classique dans tous les recoins. Le tout pour 6 400 €, location de la machine comprise.

La salle de nurserie (sevrage à 21 jours), les deux salles de pré-engraissement et les maternités sont chauffées au fuel (réseau d’eau chaude qui alimente des ailettes en PS et les plaques des porcelets en maternité). « De 12 000 litres de fuel, avant la rénovation de l’isolation, je suis passé à une consommation de 7 500 litres. Avec un meilleur confort pour les animaux ». L’entrée d’air dans les salles se fait par une gaine aménagée dans les combles. Dans celle de la nurserie, l’éleveur a placé un petit radiateur pour préchauffer l’air entrant. Les porcelets restent 14 jours dans cette nurserie. Ils entrent, à 14-15 kg de moyenne, dans les salles de pré-engraissement préchauffées (thermobil) pendant 6 heures avant leur arrivée. L’isolation est synonyme d’économie d’énergie mais aussi de gain zootechnique.

[caption id= »attachment_16556″ align= »aligncenter » width= »600″]Christian Loaec Christian Loaec[/caption]

Meilleures performances zootechniques

Le GMQ et l’indice de consommation pendant la phase de post-sevrage ont progressé (voir tableau). À tel point que l’éleveur envisage désormais d’effectuer la même opération dans son bâtiment de 1 000 places d’engraissement. « L’objectif n’est pas d’économiser de l’énergie, dans des bâtiments qui ne sont pas chauffés, mais de chercher de meilleures performances en évitant les entrées d’air froid parasites et en améliorant les conditions d’ambiance ». L’amélioration des performances (IC et croissance) est aussi un moyen d’abaisser la dépense énergétique globale de l’élevage.

Un échangeur en gestante

Christian Loaec a installé, depuis la mise aux normes bien-être des truies, un échangeur d’air dans sa gestante. Ou plutôt dehors. L’air préchauffé entre dans la salle par trois gaines disposées en fourche, maintient une bonne température en hiver et assèche les caillebotis. Un élément essentiel selon l’éleveur qui a opté pour le selfifeeder (distribution automatique d’aliment). Toute la bande, y compris les cochettes, est dans le même espace. L’éleveur déplorait l’humidité du sol qui provoquait des blessures aux onglons au moment des bousculades lors de la mise en groupe. L’échangeur ne fonctionne plus dès que la température extérieure est supérieure à 14°C. Il est lavé tous les trimestres, au jet plat. Selon Jérémy Stéphan, conseiller bâtiment chez Prestor, il y a désormais autant d’échangeurs installés en gestante que dans les post-sevrages pour ces raisons d’hygrométrie dans les salles.

Nurserie carrelée, sanitaire protégé

L’éleveur attache beaucoup d’importance à l’allotement au sevrage – une case de nurserie équivaut à une case de PS. Les cases sont divisées en 2 lots en engraissement ; il n’y a jamais de mélanges –  tout comme au respect des densités dans les cases. Et au lavage des salles. La nurserie est carrelée (fosse et bas des murs). La fosse est vidée et lavée toutes les 2 à 3 semaines, après chaque départ, sans soulever les caillebotis fil.

En maternité également, les fosses sont lavées après chaque départ, tout comme le dessous des caillebotis. 1,5 heure (en plus du temps de lavage classique) pour une salle de 22 places. Un temps que l’éleveur estime bénéfique : moins de traitements curatifs à effectuer, aliment blanc
en 1er âge, utilisation de la pompe doseuse seulement pour les vermifuges.


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