Centrale solaire thermique, panneaux photovoltaïques, chaudière bois… Ces équipements permettent à Sébastien Sachet d’approcher l’autonomie totale. Seule une partie des plaquettes de bois provient de l’extérieur.
Selon l’ensoleillement et la saison, le liquide calorigène des panneaux solaires thermiques arrive plus ou moins chaud dans l’échangeur à plaques, atteignant jusqu’à 85 – 90°C. Il vient réchauffer l’eau stockée dans deux ballons de 2 500 L chacun, qui servira à la buvée des veaux. Sébastien Sachet a mis en place les 93 m2 de panneaux en décembre 2014. « Sur 2015, ils ont couvert 54 % des besoins annuels en eau chaude de l’élevage », chiffre l’éleveur. L’investissement a été en partie subventionné par le Fonds Chaleur Ademe.
Du fait des changements de temps, une centrale solaire ne peut jamais couvrir l’ensemble des besoins. L’appoint est fait par une chaudière bois à plaquettes de 65 kW, dans laquelle l’éleveur a investi l’année de son installation en 2008. Cette dernière chauffe également deux maisons d’habitation. «Je ne remplis le silo d’alimentation que deux fois par an. Les plaquettes sont amenées dans la chaudière automatiquement par des vis de reprise. Tous les trois mois, un entretien est à faire (nettoyage de l’échangeur). »
Moins de bois consommé
L’installation solaire permet au producteur de préserver la durée de vie de la chaudière et d’utiliser moins de bois. « Une ETA équipée d’une déchiqueteuse se déplace pour plusieurs producteurs du secteur en même temps. » Les plaquettes sèchent sous un hangar de l’exploitation ayant une capacité de stockage de 400 m3.
Mais l’autonomie ne s’arrête pas là chez Sébastien Sachet. Elle est aussi électrique grâce aux 240 m2 de panneaux solaires installés sur un hangar à fourrage et matériel (puissance de 33 kWc). L’installation qui s’est faite en 2009 bénéficie d’un contrat de 20 ans avec un prix de rachat d’électricité de 60 ct €/kWh. Ventilation dynamique, éclairage, moteurs… « 100 % des besoins en électricité de l’élevage sont couverts par cette production. » C’est l’entreprise GR Énergies, de Merdrignac (22), qui a installé la chaudière et les panneaux photovoltaïques et solaires thermiques.
Le challenge de l’énergie
« J’ai toujours souhaité développer l’autonomie énergétique sur mon élevage, car la production de veaux de boucherie est décriée pour son côté énergivore. Des solutions existent. J’avais réalisé mon stage d’installation dans le Mené en Côtes d’Armor où j’ai pu découvrir des équipements bois, photovoltaïques, ainsi que la méthanisation. »
L’alimentation simplifiée
Le confort de travail a été largement amélioré sur l’élevage avec plusieurs aménagements réalisés en 2012. « J’ai ajouté un couloir de 2 m tout le long du bâtiment pour pouvoir passer une distributrice de fibres. L’alimentation des veaux est beaucoup moins pénible qu’avec le chariot et la pelle. Et l’agrandissement m’a permis de gagner 20 places », détaille Sébastien Sachet. La mélangeuse distributrice de marque Sieplo (750 L) a coûté 15 000 €. Toujours en 2012, le producteur a investi dans des silos de stockage du mélange fibreux. La mélangeuse se remplit en dessous. Des portails de contention facilitent la manipulation des veaux. L’aliment d’allaitement est préparé par une centrale gérée par un automate. Il arrive dans les salles par des pipelines en hauteur. Le producteur y branche le tuyau d’alimentation équipé d’un pistolet Ecorel qui gère les volumes.