Toute activité économique est porteuse d’aléas et l’agriculture n’y fait pas exception. La prévention et l’anticipation des risques contribuent à une meilleure pérennité de l’exploitation agricole et à davantage de sérénité pour l’exploitant.
L’exposition de l’entreprise agricole aux risques n’est plus à démontrer et elle y est de plus en plus confrontée : risques climatiques, économiques, sanitaires, sécurité des salariés, absence du dirigeant… La prévention est peu ancrée dans la culture française. Nous sommes davantage habitués à régler les problèmes seulement quand ils se présentent, alors que le risque aurait peut-être pu être évité. Et la prévention est souvent perçue comme une contrainte ou comme un coût supplémentaire, surtout dans un contexte économique difficile. Seule une stratégie globale de maîtrise des risques permet de sécuriser et d’assurer la pérennité de l’exploitation. Il s’agit donc, pour l’exploitant, d’une nouvelle fonction qui s’ajoute à celle de gestionnaire, technicien ou manager. La gestion des risques doit être intégrée dans la gestion de l’entreprise et non pas appréhendée de manière ponctuelle.
[caption id= »attachment_14777″ align= »aligncenter » width= »300″] La prévention est peu ancrée dans la culture française.[/caption]
Mettre en œuvre une démarche
Tous les domaines de l’entreprise doivent être passés en revue, pour ne rien laisser au hasard. L’exploitant commence par identifier les risques. Pour cela, une approche spécifique peut être définie. Elle s’appuie sur un découpage de l’exploitation :
- L’entreprise et son dirigeant,
- Les risques économiques,
- Les risques sociaux,
- Les risques liés à l’environnement,
- Les risques juridiques,
- Les risques liés à l’activité et la production.
Ensuite, la seconde étape consiste à hiérarchiser les risques listés. Dans chaque domaine, le risque est considéré comme plus ou moins grave quant à ses conséquences et plus ou moins probable dans sa fréquence. En fonction de cette cartographie, un plan d’actions est établi pour traiter les risques. Plusieurs actions sont possible :
- Éviter le risque, par des évolutions structurelles. Par exemple, supprimer un risque juridique en faisant évoluer les statuts de la société.
- Réduire le risque par des évolutions organisationnelles. Par exemple, en faisant appel à plusieurs fournisseurs, ou en fabriquant soi-même, on réduit le risque d’approvisionnement.
- Transférer ou partager le risque, en s’assurant contre le risque climatique par exemple.
- Ou enfin , accepter le risque, comme inhérent à l’activité.
Catherine Fitamant /Cerfrance Finistère