Le stockage du lisier produit par les 100 vaches du Gaec de Bouquidy, à Iffendic (35), s’effectue à l’aide d’une fosse, située sous la stabulation. Cette conception permet de limiter le transport des effluents.
Lors de son installation au sein du Gaec de Bouquidy, à Yffendic (35), en 2014, Steven Vilboux a été confronté à un problème de saturation de la stabulation, avec un passage de 75 à 100 vaches (730 000 L à 950 000 L de production). Avec ses parents, il a donc étudié la possibilité d’agrandir l’existant. Mais à la recherche d’efficacité, de moindre pénibilité et de mécanisation du travail astreignant, c’est vers un nouveau bâtiment que la réflexion s’est vite portée.
Diminuer la pénibilité physique
Le premier robot est apparu dans l’exploitation en 2007, un second a donc pris place, dans l’objectif d’une évolution du troupeau à 120 vaches à terme. Mais il reste de nombreuses tâches quotidienne à simplifier, comme le nettoyage de l’aire de vie des animaux. « On a 30 ans de retard pour mécaniser le travail pénible en production laitière », constate Gervais Vilboux. Aussi, les logettes paillées ont laissé la place à des logettes avec tapis ; et les aires d’exercice au milieu du bâtiment sont sur caillebotis lisier. Un meilleur confort pour les vaches et le raclage du lisier est automatisé. « Le lisier et les eaux de nettoyage de l’installation de traite sont stockés dans quatre couloirs de 2,5 m de profondeur, sous le bâtiment, pour assurer un transport limité des effluents », présente Damien Fontaine, concepteur du projet de bâtiment à Eilyps. Le mixeur est programmé par les exploitants. « Nous n’avons pas touché aux effluents depuis juillet dernier », assurent les exploitants.
[caption id= »attachment_14521″ align= »aligncenter » width= »150″] Coût du bâtiment[/caption]
6 390 euros/place
Et pourtant, aucune odeur d’ammoniac dans cette stabulation bien ventilée. La ventilation sur les longs pans, avec des filets brise-vents amovibles des deux côtés du bâtiment, permet un bon contrôle de la vitesse de l’air dans le bâtiment et permet d’en extraire l’humidité. De couleur jaune, ils amènent, en plus du dôme de la charpente, beaucoup de clarté dans le bâtiment. Tous ces aménagements, traite y compris, s’élèvent à 6 390 € par place, soit le prix moyen de référence pour un bâtiment neuf avec caillebotis.
Consommer local avec du bois régional
« Nous sommes les premiers à demander aux autres de consommer local. Nous sommes fiers d’avoir pu contribuer, nous aussi, à cette dynamique en employant du bois de proximité : 61 m3 d’épicea Sitka et 14 m3 de chêne de centre Bretagne et de Normandie », témoigne Steven Vilboux. Seulement 4 % des bois utilisés en agriculture sont d’origine locale, déplore Jacques Charlery, animateur du réseau de concepteurs des bâtiments au GIE Élevages de Bretagne. « Contrairement aux a priori, le bois est très dur », assure la société Arcanne. Pour des projets où les volumes sont importants, les négociations permettent d’assurer des bâtiments à des prix équivalents au bois d’importation des pays scandinaves, assure cette dernière.
Circulation libre des animaux
« La libre circulation des animaux dans le bâtiment accentue la productivité des animaux », témoigne Gervais Vilboux, fort de 8 ans d’expérience de traite mécanisée. Une pratique qu’ils ont conservée dans ce nouveau projet. Avec un taux moyen de fréquentation du robot de 3,1, ils ne sont jamais descendus en dessous de 2,9 passages/ VL/jour, avec une productivité moyenne de 10 000 kg/VL. Carole David