« Un prix du lait à 320 € / 1 000 L »

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La section laitière de la FDSEA considère avoir “fait leur part du boulot” en mettant la pression sur les GMS en début d’année pour l’ouverture des négociations commerciales. Ils réclament maintenant leur dû aux industriels.

« Nous sommes sur un créneau engorgé de lait avec un commissaire européen qui veut laisser faire le marché… En novembre 2015, l’Irlande produisait 150 % de son volume de novembre 2014. Et même à un prix de 250 € / 1 000 L, on ne freine pas en Europe. Au contraire, on accélère pour essayer de faire le même chiffre d’affaires par le volume… », a regretté Hervé Moël, responsable de la section laitière de la FRSEA Bretagne lors de la soirée lait à Plérin la semaine dernière. « Sur cette question, on est 100 % avec l’Apli ou l’EMB pour de la régulation. On ne va pas continuer à produire du lait comme cela, alors qu’il y en a déjà trop. »

Tout le monde souffre

Si les récentes données du laboratoire Urcil annoncent pour le moment une baisse des points de collecte limitée à 2-2,5 %, « soit au même rythme qu’habituellement », le syndicaliste annonce que « 2016 va être dure même pour ceux qui vont mieux que les autres aujourd’hui. »
Sur les marchés, la valorisation beurre – poudre en instantanée est évidemment « dramatique ». Mais Yves Bézy, de la FDSEA 22, note que le prix de vente des produits laitiers aux consommateurs a globalement augmenté depuis juillet dernier. Devant ce constat, les responsables pensent qu’il y en a « sous la pédale à l’aval des exploitations ».

Bien conscients que la valeur ajoutée créée par l’industrie dépend du type de débouchés (marché intérieur ou export, produits frais, beurre, poudres, ingrédients…) de chaque entreprise, à partir des résultats des accords passés ces derniers jours entre les groupes laitiers et la distribution, ils estiment que le lait transformé et commercialisé sur le marché
intérieur devrait ramener 340 € / 1 000 L au producteur, 280 € pour les produits de grande consommation (PGC) à l’export et 220 € pour les produits industriels… Considérant le type de mix produit des acteurs laitiers sur les Côtes d’Armor, « essentiellement des coopératives », Hervé Moël et Yves Bazy estiment qu’ils « devraient être capables de rémunérer les éleveurs entre 310 et 320 € / 1 000 L sur 2016 ».

Le fruit de la mobilisation

Tous deux considèrent que c’est un dû : « On nous a demandé un coup de main pour mettre la pression au moment des discussions et négociations entre les GMS et les laiteries. Nous l’avons fait et cela a permis d’obtenir des plus-values sur le marché intérieur. On veut aujourd’hui savoir quand les éleveurs vont toucher le fruit  de leur mobilisation. » D’autant que la Charte de transparence de la FNPL signée par tous les acteurs de la distribution  doit donner « du poids aux laiteries pour aller récupérer du prix », rappelle Yves Bazy.

Actions de stickage en GMS

Des actions spontanées de producteurs devraient se répéter dans les GMS. Elles viseront « les grands méchants loups du monde l’élevage en France » en couvrant leurs produits dans les rayons d’autocollants portant le slogan « Cette marque ne rémunère pas le producteur ».


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