« Il reste des leviers en lait »

 - Illustration « Il reste des leviers en lait »
BCEL Ouest étoffe son arsenal d’outils pour accompagner les « éleveurs-acteurs » sur le long terme. Explications avec Jo Jaouen, président.

Il y a 20 ans votre cœur de métier était la collecte de données officielles. Aujourd’hui vous parlez de collecte de données pour l’éleveur. Pourquoi ce changement ?

L’enjeu est de donner de la compétitivité aux élevages bretons. Notre objectif est donc de faire en sorte que les données collectées sur l’élevage servent d’abord à l’éleveur, pour qu’il améliore ses performances techniques et donc économiques.

Vous avez des exemples concrets ?

BCEL Ouest recueille des données de santé au sein des élevages. Aujourd’hui, il y a 21 pathologies recensées. Nous sommes capables de chiffrer l’impact économique de ces pathologies au sein de l’élevage concerné. Et donc de démontrer que, s’il y a amélioration, par exemple sur les boiteries, c’est tant de marge en plus pour l’éleveur.

Vous ne le faisiez pas auparavant ?

Par le passé, la valorisation des données était davantage le domaine des données officielles. Aujourd’hui, nous faisons le choix de valoriser en priorité les données pour l’élevage. Ce n’est plus à l’État de nous dicter quoi faire.

Pourquoi ce changement de cap ?

Pour l’efficacité technico-économique des ateliers laitiers. Nous ne nous imposons plus une obligation de moyens, mais nous tendons vers une obligation de résultat. Dans notre nouveau plan stratégique « Horizon 2020 » l’éleveur et BCEL Ouest décident ensemble des services nécessaires. La personnalisation et l’individualisation des services doivent permettre de valoriser le potentiel propre à chaque élevage.

Vous estimez qu’il y encore des leviers pour améliorer la rentabilité des élevages laitiers ?

Tout à fait et heureusement. Notre partenaire Xpertia a montré qu’il y a un écart d’EBE de 107 €/1 000 L entre le ¼ des élevages les plus performants et le ¼ les moins performants.
Il faut affiner d’autant plus les outils de gestion que les élevages ont investi lourdement. Nous devons regarder l’efficacité technico-économique et plus seulement technique des ateliers. Il reste en l’occurrence des marges de manœuvre importantes sur le coût alimentaire, le renouvellement, la qualité du lait.

Comment allez-vous sensibiliser les éleveurs à cette nouvelle offre ?

Nous avons dégagé une enveloppe de 485 000 € dans le cadre d’un plan d’aide à la crise destiné à tous les éleveurs. À travers des formations collectives et de l’appui individuel, ces offres technico-économiques permettront aux éleveurs d’avoir un œil neuf sur l’élevage en détectant les leviers qui méritent d’être actionnés pour des résultats
rapides.

Vous me semblez optimiste sur l’avenir laitier breton…

Oui, à condition de reconfigurer l’amont. Et la profession doit être moteur pour renouer avec la rentabilité. C’est ce à quoi nous participons à BCEL Ouest ; avec toujours ce souci que, quand nous prenons une décision, celle-ci doit se faire dans l’intérêt de l’éleveur.


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