Les industriels de la nutrition animale doivent encaisser des encours en hausse.
Alain Guillaume, président du Syndicat national de la nutrition animale (Snia), s’inquiète du niveau des encours chez les industriels de la nutrition animale, qui augmentent avec la crise agricole. Il évoque un chiffre de l’ordre de 200 millions d’euros. Les éleveurs ont effectivement allongé les dettes fournisseurs afin de gagner de la souplesse dans leurs trésoreries. « Depuis janvier 2016, nous observons un fort niveau d’impayés. Cela atteint un niveau record », note Alain Guillaume. Il constate également depuis quelques mois, des arrêts d’activité d’élevages pour défaut de paiement. « Ce qui nous inquiète, c’est cette baisse du nombre de nos clients et du niveau de la production ». En janvier 2016, la production nationale d’aliment a baissé
de 8 % par rapport à janvier 2015, selon la note de conjoncture de mars de Coop de France Nutrition animale-Snia. -5,7 % pour les aliments porcs. Ce recul est net en bovins (-14,2 %) et de manière encore plus marquée en vache laitière (-17 %).
Pas de relais de croissance à l’international
« Notre industrie reste très compétitive du fait de la proximité des matières premières et de la qualité de nos outils ». Par contre, il ne faut pas espérer de relais de croissance à l’international. Les aliments voyagent « très mal », selon lui. « Nous ne pouvons que nous occuper de notre marché, d’où la nécessité de construire de nouvelles relations avec nos éleveurs, notamment de porcs », explique-t-il. En attendant, la baisse des prix des matières premières a aidé les industriels à diminuer les charges au niveau des stocks.
L’économie paralysée au port de Lorient
Dans un communiqué du 3 avril, le collectif pour la libération des ports de commerce, né en 2010 de l’union des fabricants d’aliments bretons, dénonce l’attitude d’une vingtaine de dockers à Lorient (56) qui « prennent en otage l’agriculture bretonne ». Des grèves ont redémarré en mars 2016 entraînant des surcoûts importants pour la filière élevage (15 000 €/jour/bateau à quai) avec le risque de déchargement par les importateurs hors Bretagne.