L’attractivité de la production de veaux passe par une rémunération suffisante, mais aussi par une modernisation des outils pour davantage de compétitivité et de meilleures conditions de travail.
La filière veaux de boucherie a connu ces dernières années des bouleversements, avec notamment les normes sur l’apport d’aliment fibreux. « Les auges pour les aliments solides ou liquides, les chaînes d’alimentation, les chariots distributeurs sont autant d’évolutions qui rendent le travail des éleveurs moins pénible », souligne Sébastien Sachet, producteur de veaux à Essé (35). « La spécialisation ou des tailles d’ateliers suffisantes permettent par ailleurs de moderniser plus facilement ses équipements. »
Le taux d’équipement en silos grimpe
Les chiffres de l’observatoire technico-économique veaux de boucherie, réalisé par les Chambres d’agriculture de Bretagne et des Pays de la Loire, montrent d’ailleurs une évolution rapide en termes d’équipements. 81 producteurs y participent, soit 10 % de la production Bretagne-Pays de la Loire. « Entre l’enquête 2014 et l’enquête 2015, le nombre d’éleveurs équipés de silos est passé de 42 % à 72 %. La moitié de ces élevages utilise une reprise mécanique pour acheminer l’aliment fibreux vers le bâtiment », chiffrent les responsables de l’enquête. Toutefois, la distribution de l’aliment fibreux reste majoritairement manuelle (69 %).
S’agissant de la distribution du lait, elle se fait manuellement pour près des 2/3 des producteurs, avec une canne à lait avec ou sans volucompteur. L’autre tiers des producteurs a investi dans des pistolets wifi qui facilitent la distribution. « De nombreux investissements ont été réalisés dans des auges. Sur l’enquête précédente, le seau prédominait pour le lait (77 %) et était utilisé à 40 % pour l’aliment solide. Les auges représentent désormais 41 % des équipements pour le lait et 61 % pour l’aliment fibreux. »
Les producteurs de veaux de boucherie sont éligibles au PCAEA Bretagne (Plan de compétitivité et d’adaptation). Ils peuvent bénéficier de subventions sur la construction, la rénovation et l’équipement des bâtiments. Des aides sont aussi possibles sur la préservation de l’environnement et la performance énergétique (isolation des réserves d’eau chaude, du bâtiment, ventilateurs économes, couverture des fosses à lisier…).
La moitié des élevages en Ille-et-Vilaine
En 2015, la Bretagne compte 605 élevages de veaux de boucherie, soit une baisse de 5 % sur un an. Le premier département est l’Ille-et-Vilaine (48 %), suivi des Côtes-d’Armor (27 %), puis du Morbihan et du Finistère (13 et 12%). Le nombre de veaux entrés est en baisse de 4 %, mais la perte de production est limitée par l’augmentation des poids de carcasse.