Le travail dans le secteur agricole revêt de multiples opportunités, y compris pour les personnes en situation de handicap. Lors d’un après-midi sur ce thème, Gildas Cotto, chef d’exploitation en fauteuil roulant, a témoigné.
« Après mon accident, de nombreuses personnes étaient sceptiques, d’autres m’encourageaient dans ma volonté de poursuivre mon projet d’installation. Il a fallu se battre, démontrer que c’était jouable et viable », a expliqué Gildas Cotto lors d’un après-midi sur le thème « Agriculture et handicap », organisé le 26 avril au CFPPA du Rheu. Une rencontre s’inscrivant dans le cadre de la Semaine des métiers agricoles.
Après avoir obtenu un BPREA, Gildas Cotto a engagé les démarches pour reprendre l’exploitation de ses parents, à Saint-Thurial, en 2004. Des aménagements ont été réalisés en partenariat avec la MSA, l’Agefiph* et le dispositif Cap Insert pour l’obtention d’un cofinancement. Un ergothérapeute a également été sollicité pour une étude détaillant les déplacements, les gestes à accomplir… « Les tâches que je ne peux pas exécuter ont aussi été identifiées », ajoute le producteur, en Gaec à trois associés depuis un an (450 000 L de lait, SAU de 120 ha).
Tracteurs et salle de traite adaptés
[caption id= »attachment_18565″ align= »alignright » width= »222″] Gildas Cotto a témoigné lors d’un après-midi sur le thème « Agriculture et handicap », organisé le 26 avril au CFPPA du Rheu.[/caption]
« À mon installation, nous avons créé un bâtiment neuf de plain-pied, en aire paillée. Des racleurs automatiques ont également été installés, ainsi qu’une salle de traite par l’arrière avec un quai abaissé. » Deux tracteurs ont été adaptés avec des hayons élévateurs et des commandes manuelles. Pour le suivi des cultures ou pour aller chercher les vaches, l’éleveur utilise un quad, avec lequel il repousse également le fourrage (avec une lame).
Autant d’équipements qui permettent au chef d’exploitation davantage d’autonomie, et pour lesquels il a bénéficié d’aides financières. Aujourd’hui, Gildas Cotto ne regrette rien et se montre épanoui, avec des projets plein la tête. « C’est un métier de passion. » Face aux crises laitières, lui et ses associés revoient la stratégie de l’exploitation pour maximiser l’herbe. « C’est difficile actuellement sur le plan économique, mais il y a de l’espoir en agriculture », conclut l’éleveur.
Besoin de salariés en agriculture
En Ille-et-Vilaine, l’agriculture recrute, notamment des salariés. En 2014, ils étaient au nombre de 12 600 sur le département, dont 3 300 en cultures spécialisées (chez les serristes, les légumiers, les maraîchers) et 3 300 en élevage laitier (agents et techniciens d’élevage…). L’AEF 35 (Association emploi formation) gère une bourse d’emploi pour mettre en relation des offres et des demandes d’emploi en production agricole. Elle réalise aussi de l’accompagnement à l’embauche et du conseil en formation et reconversion professionnelle (ille-et-vilaine.anefa.org). Des outils de mise en situation en milieu professionnel existent.
L’Adema est par ailleurs un dispositif pour tester un métier agricole, incluant une formation- découverte d’une semaine, trois semaines d’immersion en entreprise et un accompagnement sur le projet de deux jours. Dans le cas des personnes handicapées, l’emploi peut être favorisé par des outils de com- pensation du handicap (aides…).
* La mission de l’Agefiph est notamment de favoriser l’insertion professionnelle, l’adaptation des postes et la reconversion professionnelle des personnes handicapées.
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