Pour mieux appréhender le désherbage de la culture, le Gab 56 et le bassin versant du Scorff ont organisé une démonstration au champ.
Installé en production laitière biologique à Lignol (56), Olivier Édy garde une part de maïs dans sa sole. Avec un système surtout basé sur l’herbe, il cultive tous les ans 8 ha de maïs. « Cette surface a toujours été identique, même avant mon passage en bio, en 2010 », explique-t-il. Une surface modeste pour nourrir les 50 vaches laitières du troupeau, mais qu’il surveille particulièrement pour ne pas être dépassé par les mauvaises herbes. Avec des aides à l’investissement mises à disposition par le bassin versant du Scorff, ce ne sont pas moins de 40 % du montant total des investissements qui ont été financés chez l’éleveur. Bineuse, herse étrille et houe rotative sont ainsi venues équiper l’exploitation.
Essai grandeur nature
Le syndicat du bassin versant du Scorff a mis en place un dispositif original pour modifier les techniques de désherbage. En alliant chimie et mécanique, les exploitations de la région ont pu tester différentes méthodes de lutte contre les adventices. « Le bassin versant a pris en charge le désherbage mécanique de 5 ha des exploitations, par des passages de houe et de bineuse. Une façon de se familiariser avec le matériel, tout en gardant un filet de sécurité par un désherbage chimique si besoin », note Sylvain Sabatier, technicien culture au syndicat.
Lors d’une journée de démonstration organisée par le Gab 56 et le bassin versant, Olivier Édy a fait part de son expérience en la matière. « L’objectif est de ne pas se faire déborder par les adventices. La rotation des cultures est déjà un levier. Après céréales, je déchaume à l’aide d’un outil à dents, car les disques coupent les rhizomes des plantes vivaces. Je sème dans la foulée un couvert végétal qui sera pâturé, comme cette année de fin décembre à février ». Pour la préparation du lit de semence de la culture de printemps, 2 coups de griffon sont réalisés avant labour, puis un rotalabour effectue un faux semis.
[caption id= »attachment_18558″ align= »aligncenter » width= »600″] Le stade filament des adventices est très sensible. C’est à ce moment qu’il faut intervenir.[/caption]
Le désherbage se pense dès le semis
Le producteur a semé son maïs la semaine dernière. La veille, un passage de herse étrille a permis de mettre à la surface une partie des adventices au stade filament. « Elle sèche rapidement au soleil », confie Olivier Édy. La graine de maïs a été positionnée à 5 cm de profondeur. « Je sème assez profond pour pouvoir repasser la herse étrille : si le maïs pointe au passage de l’outil, ç’est fatal ». Ce désherbage sur le rang sera suivi par un désherbage en inter-rang, à l’aide d’une bineuse.