Biolait s’enracine à Châteauneuf-du-Faou (29) en inaugurant une plateforme de collecte pour ses chauffeurs et camions. Le symbole d’un lait bio qui a le vent en poupe avec une production qui ne répond pas, aujourd’hui, à la demande.
[caption id= »attachment_20142″ align= »aligncenter » width= »600″] Les éleveurs collectés par la coopérative Biolait dans le Finistère étaient au rendez-vous pour inaugurer la nouvelle plateforme à Châteauneuf-du-Faou.[/caption]
Mardi 21 juin 2016, les producteurs finistériens collectés par Biolait s’était donnés rendez-vous à Chateauneuf-du-Faou pour inaugurer la nouvelle plateforme de la coopérative en Bretagne après les sites de Bourbriac (22) et Questembert (56). « Ce site servira de lieu d’embauche des chauffeurs, de stationnement des camions et de station de lavage avec station de traitement des eaux, de lieux de conservation du lait pour analyse, ainsi qu’au transfert du lait vers les citernes de transporteurs que nous affrétons pour livrer les usines de nos clients transformateurs », explique Ludovic Billard, trésorier de la structure et producteur de lait à Laurenan (22).
Le territoire du Finistère est aujourd’hui partagé en 3 tournées. Deux salariés se charge du ramassage. « Soit 7 citernes de 25 000 L par semaine. Au total, le département fournit 8,5 millions de litres de lait par an », chiffre Jean-Yves Richard, responsable d’exploitation chez Biolait. « En considérant les conversions engagées, en 2018, ce sera 10 millions de litre. »
Bientôt deux plateformes de plus dans l’Ouest
Par ailleurs, Biolait travaille également au lancement de deux nouvelles bases de collecte dans l’Ouest : « La première sera inaugurée cet été à Saffré (44), lieu du siège social historique de la coopérative. La seconde en fin d’année à Montreuil-sur-Isle (35). »
30 % du lait bio français
Ce pied à terre à l’Ouest symbolise justement ce nombre de livreurs Finistériens qui a doublé en 2,5 ans pour atteindre aujourd’hui 25 exploitations, permettant d’investir dans un site dédié. « Actuellement, sur le département, le rythme est de 5 nouveaux points de collecte de plus par an. La tendance étant à des ateliers de taille généralement au-dessus de notre moyenne actuelle », précise même Erwan Leroux, administrateur installé à Rosnoën (29).
« Plus globalement, cette nouvelle pierre à l’édifice répond à notre objectif de structurer au mieux la filière en se donnant les moyens d’accueillir le maximum de producteurs de lait bio dans notre coopérative », poursuit Ludovic Billard. Avant d’insister : « Un développement qui passe toujours par un contact producteur à producteur puisque tout éleveur candidat à l’entrée à Biolait est visité, audité même, par une producteur du secteur et un administrateur pour s’assurer qu’il est prêt sur le plan technique et philosophique à faire le pas. » Les deux administrateurs ne cachent pas leur vision de l’avenir.
[caption id= »attachment_20143″ align= »aligncenter » width= »600″] Erwan Leroux, producteur de lait à Rosnoën (29) et Ludovic Billard, installé à Laurenan (22), respectivement administrateur et trésorier de la coopérative Biolait.[/caption]
« Biolait est actuellement le premier opérateur en lait bio en France avec 30 % des volumes collectés, une taille critique qui nous rend difficile à déboulonner. Mais il y a 10 à 15 ans, nous avons eu des moments difficiles. Heureusement, désormais, notre réseau de collecte se densifie de jour en jour, partout, abaissant nos coûts et permettant de répondre aux clients à la carte. Plus notre part de marché sera importante, plus nous aurons de poids dans les négociations et de capacité de réguler la production en cas de besoin. C’est une vraie liberté. »
Biolait commercialise 20 % de son lait à l’étranger
Alors que la demande « tire », avec une croissance forte de la consommation « de l’ordre de 15 à 20 % » en France, les représentants avouent que leur collecte ne suffit pas à contenter tous les clients qui frappent à la porte. En 2010, 50 % du lait bio était valorisé sous forme liquide. Mais de plus en plus de transformateurs développent le créneau de l’ultrafrais ce qui renforce l’appel d’air, explique Erwan Leroux. Mieux, Biolait aujourd’hui est même placé à l’export.
« Le manque de volume en bio est un problème européen », explique Ludovic Billard. « Aujourd’hui, nous vendons 20 % de notre collecte en Allemagne, en Espagne, en Italie, aux Pays-Bas, en Autriche… » Cela permet bien sûr de ne pas mettre tous es œufs dans le même panier en diversifiant ses débouchés. « Mais en plus, ces partenaires étrangers demandent rapidement des volumes importants et le prix du lait bio, en Allemagne par exemple, est supérieur à celui pratiqué en France… »
Aujourd’hui, la coopérative travaille à contractualiser avec ses clients les volumes qu’elle ramassera dans les fermes en 2018. Ce contexte très favorable qui a permis au administrateur d’annoncer aux adhérents lors des récentes réunions d’information un prix de base du lait qui « devrait se situer au-dessus de 440 € / 1 000 L » sur 2016.
800 fermes pour 100 clients
Aujourd’hui, Biolait (60 salariés) collecte 800 fermes en France. Et livre environ une centaine de clients transformant du lait. « Les plus petits traitent 1 000 l par semaine. Les plus importants travaillent 300 000 L hebdomadaires », explique Jean-Yves Richard, responsable d’exploitation, l’homme de la logistique qui structure les flux de lait (collecte, transport) du tank de l’éleveur à l’usine des clients.
Les commentaires sont désactivés.