Des éleveurs du sud du département approvisionnent en viande de qualité le rayon boucherie traditionnel du centre Leclerc de Quimper. Au final, des consommateurs séduits par la démarche et du bien-être pour les animaux.
« Nos vaches avaient du mal à partir, alors que des animaux, en provenance d’autres régions françaises étaient proposés aux clients de supermarchés », avoue Guillaume Barré, jeune éleveur installé à Coray. Un paradoxe… Depuis le début de l’année, un groupe de 9 éleveurs a pris le taureau par les cornes, et a démarché la distribution. Et ils ont des arguments à revendre : naisseurs-engraisseurs, ces éleveurs maîtrisent la production de viande de qualité pour certains depuis plus de 20 ans.
Bilan carbone et qualité de viande
La Bretagne dispose d’éleveurs, d’abattoirs et naturellement de magasins de distribution. Face à des enjeux sociétaux et environnementaux, il semble judicieux de rapprocher producteurs et consommateurs. « Les 9 éleveurs sont situés harmonieusement dans un rayon de 30 km autour de Quimper. Amenés directement à l’abattoir par le producteur, les bovins sont abattus de suite. Avec moins de stress, la qualité de la viande s’en ressent », estime Jean-Luc Chalony, éleveur à Saint-Évarzec. Moins de transport donc pour les vaches, et moins de consommation de carburant pour un bilan carbone plus respectueux.
Cette relation plus intime entre le producteur et le consommateur, Daniel Rigaud, responsable boucherie au Leclerc de Quimper, la propose tous les jours sur son étal. « Les clients ont besoin de connaître l’origine de la viande. Petit à petit, nous voyons un glissement des achats du libre-service vers le rayon boucherie traditionnel. Chaque semaine, c’est un éleveur qui est mis à l’honneur, avec son nom et sa commune d’origine. Une fiche qualité est envoyée à ces producteurs avec une grille qualifiant l’état d’engraissement, ou encore la couleur de la viande ». Une façon de faire progresser les élevages, et d’homogénéiser les livraisons de 80 à 100 bêtes par an par les 9 agriculteurs.
La viande a de la mémoire
Ces animaux haut de gamme quittent les élevages sous l’œil avisé de Michel Le Noach, de Bretagne Viandes. « Un tri est réalisé en élevage, car il faut un état d’engraissement parfait. Un deuxième agrément intervient au frigo après abattage, pour livrer au boucher une viande qu’il saura rendre mature. La viande a de la mémoire : si un accident est intervenu durant la vie de l’animal, le boucher s’en rendra compte ». Mis en place depuis 2 mois, le cercle vertueux convient à tous, avec des éleveurs mis en valeur qui valorisent leur travail par une plus-value financière, et des con- sommateurs qui deviennent acteurs de l’économie locale. Que ce soit de Guilers-sur-Goyen, de Landrévarzec, de Saint-Évarzec, de Fouesnant, de Concarneau, de Coray ou de Scaër, l’enseigne peut compter sur des livraisons de femelles de 3 à 8 ans de qualité U, nourries principalement à l’herbe.