L’enquête avicole 2015 dévoile ses résultats production par production. Si l’année écoulée semble plutôt bonne, elle est entachée par l’influenza aviaire qui impacte directement la filière export.
[caption id= »attachment_19214″ align= »alignright » width= »250″] Didier Goubil, président du pôle aviculture[/caption]
Les résultats de la 34e enquête avicole sont fraîchement sortis. « Cette enquête avait été lancée par les conseillers de la Chambre d’agriculture du Morbihan, elle est ensuite rapidement devenue nationale », rappelle Didier Goubil, président du pôle aviculture des Chambres d’agriculture de Bretagne. Globalement, l’année 2015 a été plutôt positive pour les éleveurs de volailles de chair avec de bonnes rotations dans les bâtiments. « La bonne maîtrise des charges liée à la diminution du prix du gaz et des matières premières y a aussi contribué », indique Élodie Dezat, conseillère avicole à la Chambre régionale d’agriculture et coordinatrice de l’enquête avicole.
L’épisode d’Influenza aviaire est venu perturber cette bonne dynamique en fin d’année 2015. L’activité à l’export s’est retrouvée directement impactée avec des pays qui ont fermé leurs frontières aux volailles françaises. « La filière export est aussi touchée en ce moment par des difficultés supplémentaires liées à une évolution défavorable de la parité des monnaies, ce qui profite au poulet brésilien », ajoute Didier Goubil.
Vieillissement du parc et des éleveurs
L’enquête avicole 2015 a été réalisée chez 426 aviculteurs, soit 1 000 poulaillers sur 14 départements du Grand Ouest. « La tendance est à l’augmentation de la taille des élevages. Les élevages de moins de 1 000 m2 qui représentaient 40 % de l’échantillon enquêté en 2000 est passé sous la barre des 20 % en 2015 », constate Élodie Dezat. 46 % des éleveurs ont plus de 50 ans, une tendance qui tarde à s’inverser puisqu’il y a de moins en moins de jeunes à s’installer. Le vieillissement du parc bâtiment reprend cette année, malgré la légère augmentation du nombre de poulaillers de moins de 5 ans. 61 % des bâtiments ont plus de 20 ans.
Record de productivité en poulet export
L’année 2015 marque un record de productivité dans les bâtiments en poulet export. Elle progresse de 3 % sur un an et augmente de près de 100 kg/m2 en 9 ans. « Cette augmentation est à mettre en relation avec une rotation plus rapide avec des vides sanitaires de moins de 12 jours et une densité plus importante. Au niveau technique, l’indice de consommation poursuit une nette diminution pour atteindre 1,609. Par contre la mortalité augmente », commente Élodie Dezat.
61 % des bâtiments ont plus de 20 ans
En poulet standard, les performances techniques se dégradent légèrement en lien avec quelques problèmes sanitaires. Par conséquent l’indice de consommation et le taux de mortalité progressent. « Malgré tout, les marges annuelles s’améliorent grâce à une rotation dépassant les 6,5 lots/an ainsi qu’à une légère diminution des charges variables. »
Résultats en demi-teinte pour le poulet et la dinde
[caption id= »attachment_19215″ align= »alignright » width= »250″] Élodie Dezat, Chambre régionale d’agriculture[/caption]
Concernant le poulet lourd sexé, les évolutions techniques sont en demi-teinte : amélioration du GMQ, du taux de saisies, mais aussi du taux de pertes. L’amélioration de la rotation et de la marge poussin-aliment limite l’impact de la hausse des charges (causée principalement par la main- d’œuvre). Les résultats techniques en production de dinde standard ne sont pas merveilleux. Malgré un indice de consommation en diminution (2,367), retrouvant son niveau de 2013, le GMQ se détériore (98,61 g/jour) et le taux de mortalité reste à un niveau assez élevé.
« De nombreux lots ont été touchés par des problèmes sanitaires. La densité au démarrage diminue, ce qui entraîne une baisse de la productivité par lot. » Enfin, les différents responsables présents lors de la présentation des résultats de l’enquête avicole 2015 n’ont pas manqué de faire remarquer que des baisses de contrats ont commencé à toucher certaines productions.