Éleveurs allaitants et de veaux de boucherie à Noyal-sur-Vilaine (35), Philippe et Brigitte Lehuger cherchent à réduire les intrants. Un apport minéral à différents niveaux (sol, plante, animaux, effluents) les aide à y parvenir.
Sur la SCEA Lehuger, le cheptel allaitant est constitué de 23 Blondes d’Aquitaine, plus la suite. « Les femelles sont vendues en Label Rouge et les mâles sont engraissés en bœufs », détaillent les producteurs dont la SAU de 36 ha comprend 31,3 ha d’herbe, 1,5 ha de maïs, 1,2 ha de mélange céréalier (avoine et épeautre), 1 ha d’orge et 1 ha de blé. Les veaux de boucherie sont élevés sur deux sites totalisant 450 places (125 au Dal et 325 en cases de 5).
« Depuis 2002, nous sommes indépendants. Nous choisissons les veaux (des croisés lourds de 65 kg environ) provenant des marchés au cadran de la région, des commerçants en bestiaux et des centres d’allotements. Les veaux sont ensuite vendus aux différents abattoirs selon leurs besoins ». Sur cette production, « le démarrage est essentiel. En 21 semaines d’élevage, les veaux consomment 280 kg d’aliment d’allaitement, dont 210 kg à base de poudre de lait écrémé, et 55 kg de céréales floconnées. »
[caption id= »attachment_19235″ align= »aligncenter » width= »600″] La réduction des intrants est une orientation forte sur l’élevage de Brigitte et Philippe Lehuger.[/caption]
Des frais vétérinaires maîtrisés
Depuis longtemps déjà, les producteurs travaillent sur la réduction des antibiotiques. Une grande partie des veaux est vaccinée à l’entrée, et tous sont tondus à 90 jours. Les producteurs utilisent depuis 4 ans un aliment à base de sels minéraux qui permet de réguler la flore microbienne (aliment TMA, commercialisé par l’entreprise TMCE, Technique minérale culture élevage). « Nous donnons l’équivalent d’1 kg/veau réparti sur les 50 premiers jours de présence. » Même s’il est difficile pour les producteurs de chiffrer les gains, ils observent que ce supplément « comble les carences et permet d’avoir des veaux plus dynamiques. »
Les frais vétérinaires s’en trouvent ainsi réduits. La mortalité n’est que de 1,8 % et seulement 0,2 % des animaux sont déclassés. L’aliment minéral est également disponible toute l’année, en pierre à lécher, pour les vaches allaitantes. La ration des vaches en hiver est basée sur de l’enrubannage, ainsi que du foin et de la paille à volonté. S’y ajoutent du mélange céréalier aplati et des bouchons de maïs. « Les frais vétérinaires sont de 17 €/vache, comprenant une vermifugation à l’entrée au bâtiment chaque automne. »
Orienter l’activité biologique des sols
Sur l’élevage Lehuger, depuis 15 ans, les engrais organiques sont traités avec un complexe minéral régulateur (TM Litière) qui oriente la microflore. « Le fumier et le lisier évoluent favorablement et sont mieux assimilés par les plantes. Cela réduit l’ammonitrate », expliquent les producteurs. « Ce produit est épandu toutes les semaines sur le fumier des bovins, à raison de 1 kg par UGB et par semaine, et sur le sol avant le lavage des bâtiments des veaux. » À l’automne et au printemps, les sols reçoivent également un amendement calcique (TMS) avec des sels minéraux, « permettant d’améliorer l’activité biologique des sols ». En moyenne, les traitements des effluents et du sol, plus le coût de l’azote minéral, reviennent à 130 €/ha/an.