Les bords de champ cultivés, interfaces entre une culture et le milieu environnant, jouent un rôle important dans les agro-écosystèmes pour le maintien de la biodiversité.
En plus de l’intérêt agronomique de lutte contre l’érosion et plus généralement contre la pollution des eaux, les bordures extérieures de champs sont des milieux écologiquement intéressants en tant que refuges de nombreux arthropodes (insectes, araignées…) et pour la flore naturelle. La composition floristique des bordures extérieures de champs et leur qualité écologique dépendent de leur entretien et les pratiques agricoles appliquées sur la parcelle adjacente.
Broyer plutôt que traiter
« Si on dénombre dans les prairies neuf espèces botaniques différentes, les bords des champs bretons en révèlent une cinquantaine », explique Sylvie Guiet, chargée d’études biodiversité à la Chambre régionale d’agriculture, au salon Tech&Bio, à Bignan (56) les 1er et 2 juin. En général, la flore des bordures n’a pas bonne réputation auprès des agriculteurs. C’est pourtant un atout floristique et botanique intéressant qui peut certes devenir problématique si cet espace est mal géré et si ces« indésirables » prolifèrent dans les parcelles.
Une gestion adaptée permet de limiter le développement des adventices, au profit d’espèces végétales plus « prairiales » ou « forestières » qui ne coloniseront pas la culture. « Pour cela, il convient de perturber le moins possible le milieu », rappelle Sylvie Guiet. « Cela sous-entend pas de labour, pas de glyphosate sous les fils de clôture ». Il convient plutôt de broyer à 10 – 15 cm de hauteur. Quand on enlève le tapis de graminées en bord de parcelle, les adventices comblent le vide sur le sol nu.
Plus de facilité avec un fil déporté
Un fil déporté sur les poteaux permet de passer le broyeur sans manœuvre et évite de revenir débroussailler au pied des poteaux. À leurs pieds, la végétation spontanée est maintenue en place, ce qui permet en plus de préserver le talus.