Les températures chaudes pendant la levée des parcelles semées précocement ont favorisé les vols de la géomyze. Les dégâts sont importants.
Après une phase de levée des maïs plutôt rapide et homogène, des dépérissements de plants sont observés depuis quelques jours, un peu partout dans la région. L’essentiel de ces dégâts est imputable à la mouche géomyze, même si plus ponctuellement d’autres ravageurs sont aussi présents (mouche des semis, voire premiers dégâts de taupins). Avec une fréquence de parcelles touchées importante et des niveaux de dégâts parfois très élevés (certaines parcelles avec plus de 50 % de plants détruits), cette attaque de géomyze est d’une ampleur inhabituelle, voire jamais observée.
Zoom sur la mouche géomyze
À partir de 10°C de température au sol, cette petite mouche (3,5 mm) se caractérise par la présence de 3 points sur ses ailes. Elle peut émerger, voler et pondre sur les maïs déjà levés. La larve va s’introduire entre le coléoptile et la première feuille. La plante se dessèche et meurt rapidement.
Quelles sont les situations les plus touchées ?
À ce jour, ce sont principalement les semis réalisés entre le 20 avril et les premiers jours de mai qui présentent le plus de dégâts. Pour ces situations, les cultures étaient en cours de levée (entre le 5 et le 10 mai), au moment de la brusque remontée des températures, favorables au vol de mouches. En fonction des situations, les dégâts vont de 15-20 % à plus de 50 % de plantes atteintes. Le type de protection de la semence a évidemment une importance capitale. En présence d’une protection insecticide efficace (traitement de semences Sonido), les dégâts sont fortement réduits, voire inexistants.
[caption id= »attachment_19254″ align= »aligncenter » width= »600″] En plus d’un flétrissement de la dernière feuille de la plantule, le poireautage caractéristique (gonflement du collet) est plus ou moins prononcé.[/caption]
Estimation des dégâts et conduite à tenir
La première chose à faire est de visiter toutes ses parcelles et d’estimer les dégâts par des comptages. Réaliser au minimum une dizaine de comptages sur 10 m2 (13,3 mètres linéaires sur un rang, écartement 75 cm) dans la parcelle, à différents endroits représentatifs (selon exposition, proximité d’éléments du paysage : haie ou bois, etc.) pour avoir une estimation objective de la réalité. Un resemis coûte cher en semences et travaux, il faut donc vraiment juger de son utilité.
En règle générale, on estime qu’un resemis n’est intéressant que s’il ne reste dans la parcelle que moins de la moitié du peuplement prévu initialement. Sur les plantes très espacées, on pourra observer le développement d’un deuxième épi. Mais ces épis surnuméraires ne compenseront pas entièrement le défaut de densité. La décision de ressortir le semoir dépend aussi de la régularité de répartition des plantes. 50 000 pieds bien répartis auront moins d’impact sur le rendement, et le salissement de la parcelle par les adventices, que des zones entières à faible peuplement.
Les précautions à prendre en cas de resemis
Il est conseillé de détruire les plantes restantes, pour éviter la gêne (ombrage) occasionnée au nouveau semis.
• Variété : dans la mesure des disponibilités, resemer une variété d’indice très précoce et réduire la densité (potentiel réduit).
• Travail du sol : non-labour possible en fonction de la situation. En cas de désherbage déjà réalisé en prélevée : pas de contrainte particulière, sauf si la pendimethaline a été utilisée. Faire travailler le chasse mottes pour écarter le film de produit et éviter une phytotoxicité. On peut aussi labourer la parcelle pour diluer en profondeur le produit.
• Protection ravageur : le risque géomyze est passé, mais s’il y a un risque taupins, protéger le resemis, car les conditions peuvent encore être très favorables à l’activité de ce ravageur.
• Désherbage : à cette date, une intervention de post-levée est plus adaptée.
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